October 8, 2025

"J’ai dû fermer pendant deux mois" : les derniers commerces impactés par les travaux en centre-ville trouvent le temps long

l’essentiel
Dans l’ombre des projets de transformation du centre-ville de Pamiers, l’activité de certains commerces a été amputée par les perturbations causées par les travaux. Alors que la mairie vient d’élargir le périmètre éligible à un dédommagement financier, les derniers commerçants encore touchés attendent avec impatience le retour au calme.

Sur la place du Camp, en ce mois d’octobre, il vaut mieux regarder où l’on marche. Par endroits, on s’enfonce dans le gravier dès le pied posé, ailleurs on foule les nouveaux pavés fraîchement posés. Les travaux de rénovation de l’espace sur lequel repose l’église Notre-Dame du Camp s’accélèrent depuis quelques jours, et se concrétisent visuellement. Pour les commerçants de la place, peu nombreux mais bien présents, ce n’est pas une mauvaise nouvelle. “Ça commence à être long”, avoue l’artisan du magasin “Au fil du cadre”, spécialisé dans l’encadrement et la conservation d’œuvres d’art. À côté, son voisin commence également à perdre patience.

Deux mois d’inactivité, “c’est catastrophique”

Pour “Chez’Break”, un snack spécialisé dans les spécialités du nord, la conséquence des travaux se retranscrit inévitablement sur le chiffre d’affaires. Le gérant a pris la décision fermer son établissement pendant deux mois cet été, de juin à juillet, contraint par la situation. “Je n’avais pas le choix”, estime-t-il. Les résultats sont douloureux aujourd’hui. “C’est catastrophique”, se contente de résumer le patron.

À quelques dizaines de mètres, sur la place de la République, la fin des travaux de piétonnisation a été un grand soulagement plus tôt dans l’année. Pour les occupants de la place du camp, la conclusion du projet prévue pour la fin du mois d’octobre, aura sûrement la même saveur. Aucun impact financier n’est visible avec le recul pour “Au fil du Cadre”, qui est resté ouvert malgré les nuisances. Seul l’épuisement causé par le temps long, à voir et entendre les travaux, se fait ressentir. Ce mardi 7 octobre, il faut par exemple marcher sur une planche métallique installée temporairement pour atteindre l’entrée du lieu.

Une indemnisation possible, sous conditions

Les commerces qui estiment avoir souffert financièrement du déroulé des travaux dans le centre-ville peuvent espérer un dédommagement. Lors du dernier conseil municipal, le périmètre éligible à ce soutien de la mairie a été élargi en incluant la rue Gabriel Péri. Une première salve d’aides allant de 1 750 à 3 000 euros (le montant maximum fixé par la municipalité), a déjà été actée, pour un total de 16 251 euros d’indemnisation. Dans les commerces qui vont bénéficier de cette enveloppe*, on retrouve des baisses de marge brute estimées comprises entre 5 000 et 20 000 euros.

Le dédommagement proposé par une commission d’indemnisation amiable créée pour l’occasion peut être accordé sous certaines conditions. Il faut que la baisse de marge constatée (qui correspond à la différence entre le chiffre d’affaires et les charges de l’établissement) atteigne 10 %. “Chez’Break” espère avoir un petit quelque chose, même si la décision de baisser le rideau a été prise indépendamment. “Je voudrais juste que mon loyer et mon assurance soit prises en charge”, explique le responsable. A priori, la première source de soulagement sera celle de l’inauguration de la nouvelle place du camp, attendue impatiemment par ses commerçants.

*La liste des commerçants dédommagés : Agora, le Café de la Halle, Laëtitia pizza, La brûlerie, L’Art and Flor et Yves Rocher.

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