Inchangée depuis 60 ans, l’avenue de la Rijole entre dans une phase de modernisation, avec la création à suivre d’une piste cyclable. La Communauté de communes Portes Ariège Pyrénées veut aussi inciter les structures installées à se remettre visuellement au goût du jour. Pour les commerçants, l’idée est bonne mais demande des moyens qu’ils n’ont pas forcément.
C’est une artère de la ville de Pamiers qui veut se redonner une jeunesse, 60 ans après l’arrivée de l’industrie sur ses abords. L’avenue de la Rijole, fréquentée par près de 8 000 automobilistes chaque jour, fait l’objet d’un grand projet de réaménagement mené par la Communauté de communes Portes Ariège Pyrénées (CPPAP). Il consiste essentiellement à revoir les conditions de circulation pour apporter plus de sécurité aux usagers, notamment les cyclistes, avec la création d’une piste cyclable d’un kilomètre le long de la route.
À lire aussi :
“Elle n’a pas changé depuis 60 ans” : la transformation d’une “artère principale d’Ariège” dans les starting-blocks
Mais l’ambition du “passage de la Rijole au XXIe siècle”, comme il l’a été vendu, s’étend également jusqu’à l’attractivité globale de la zone industrielle du PIC. La CCPAP souhaite remettre l’image de l’endroit au goût du jour, en incitant entreprises et commerçants à rénover leurs installations, parfois marquées par le temps. Du côté des gérants de commerces, l’opération est vue d’un bon œil, à condition que les moyens suivent.
Des bâtiments cinquantenaires
Mercredi 1er octobre, de nombreuses voitures défilent sur l’avenue. Avant d’arriver au rond-point de la route de Villeneuve, plusieurs ateliers et magasins spécialisés se partagent les lieux. À travers leurs vitrines, ils voient le cadre dans lequel ils travaillent, typique d’une zone industrielle du XXe siècle. “C’est sûr qu’aujourd’hui, la zone mériterait un coup de jeune”, glisse une vendeuse. Tout le long de la chaussée, des espaces de vide parsemés de graviers servent de parking aux commerces, souvent sans marquage.
Sur les façades des bâtiments les plus anciens, des traces du temps sont visibles. “Il pourrait facilement y avoir un coup de peinture à un moment, mais on ne peut pas le faire nous-même”, explique une employée d’une entreprise. En effet, beaucoup d’occupants sont en réalité locataires de leur espace de travail, ce qui délocalise le pouvoir de décision. Mais il y a aussi des sociétés propriétaires de leur bâti depuis 60 ans. Maestria, magasin de vente de peintures, est l’un des premiers bâtiments arrivés dans ce secteur du nord-est de Pamiers
Aider les propriétaires à se moderniser
“On avait déjà prévu de faire une rénovation du parking, maintenant il faut voir les aides qu’on peut avoir”, indique-t-on dans le magasin fondé en 1963. Alain Rochet, président de la CCPAP, a annoncé que la collectivité entrerait en contact avec les entreprises pour discuter du sujet. “Cette entrée de la commune de Pamiers a vieilli, il faut qu’on améliore son attractivité et son image”, prononce-t-il.
L’implantation des espaces verts pour laisser moins de place au béton est envisagée. Pour ce qui est de la question pécuniaire, aucun fond local d’accompagnement n’est décidé. “Il s’agirait d’abord de faire de la sensibilisation sur les aides déjà existantes qu’on pourrait obtenir”, explique Alain Rochet. Un très grand nombre de commerces se disent favorables à la discussion. D’ici 2030, le visage de la Rijole devrait changer, au moins du côté de la route avec l’arrivée de la piste cyclable.
“Pour nos clients, cet aspect image est vraiment très important”, assure Arnaud Charmetant, directeur du site Akzo Nobel Aerospace. Pour Michel Raulet, adjoint à la maire de Pamiers en charge des mobilités, “dans son état actuel, l’avenue de la Rijole n’est sans doute pas la rue la plus charmante” de la ville. L’objectif est d’inverser la tendance.