Dans une interview au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, Emmanuel Macron a vanté la solidité de l’économie française, affirmant que le pays avait connu une croissance de 10 % depuis 2017, contre 7,8 % pour l’Italie et 3,44 % pour l’Allemagne. Une comparaison qui, à l’examen des données officielles, s’avère globalement juste.
Depuis son arrivée à l’Élysée en mai 2017, Emmanuel Macron se félicite régulièrement – comme cette semaine dans le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung – de la dynamique économique positive de la France, qui affiche selon lui une santé plus robuste que ses grands voisins européens. Et les chiffres semblent lui donner raison : selon les données les plus récentes de l’Insee et d’Eurostat, le produit intérieur brut français a progressé d’un peu plus de 9 % en volume entre le deuxième trimestre 2017 et le deuxième trimestre 2025. En moyenne, la croissance annuelle s’établit à + 1,1 %, un rythme supérieur à celui observé en Allemagne et en Italie sur la même période.
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La France sort ainsi d’une séquence mouvementée sans véritable effondrement. Le choc du Covid-19 a provoqué une récession historique en 2020 (- 8 %), suivie d’un fort rebond (+ 6,8 %) en 2021. Malgré l’inflation et la crise énergétique, l’activité est restée positive : + 2,5 % en 2022, + 0,9 % en 2023 et une prévision autour de + 0,8 % pour 2025. Cette résilience place l’économie française parmi les plus stables de la zone euro, selon les comparaisons d’Eurostat.
Mieux que l’Allemagne et l’Italie
Face à elle, l’Allemagne traverse une période plus heurtée. L’industrie, moteur historique de sa croissance, subit la transition énergétique et la baisse de la demande chinoise. Sa progression cumulée reste limitée, proche de + 3 % à + 4 % depuis 2017. L’Italie, quant à elle, affiche environ + 7 %, grâce à une reprise plus tardive mais solide depuis la pandémie. Les écarts mis en avant par le président français reflètent donc bien une tendance réelle : sur huit ans, la France a mieux résisté que ses deux partenaires européens.
Cette performance tiendrait pour beaucoup au rôle actif de l’État pendant la pandémie, aime à rappeler l’exécutif, avec des mesures massives de soutien aux entreprises et aux ménages. Ce “quoi qu’il en coûte” a certes creusé les déficits – estimé encore à 5,4 % pour les comptes publics en 2025 –, mais il a permis d’éviter des destructions d’emplois et de préserver la consommation intérieure, principal moteur du PIB français.
Emmanuel Macron reconnaît ainsi que “la question des finances publiques n’est pas encore résolue”. Mais son constat sur la croissance française n’a rien d’exagéré, et l’Allemagne et l’Italie sont en effet plus à la peine sur la période 2017-2025.
En comparaison néanmoins, la zone euro dans son ensemble a connu une croissance cumulée d’environ + 11,6 % entre le deuxième trimestre 2017 et le deuxième trimestre 2025, selon les données d’Eurostat. La France évolue donc légèrement en dessous de la moyenne de la zone, malgré un contexte mondial particulièrement chahuté.