Après deux ans de recul, le marché immobilier en Ariège retrouve de l’élan, porté par la maison ancienne et une demande toujours solide, malgré les contraintes énergétiques et les incertitudes réglementaires.
Après deux années difficiles, marquées par une chute des transactions et de fortes incertitudes, le marché immobilier ariégeois retrouve une certaine stabilité. Les prix se maintiennent, les volumes cessent de baisser, et la maison ancienne s’impose comme la valeur refuge d’un département toujours attractif, malgré quelques fragilités.
Entre juin 2024 et juillet 2025, les notaires d’Ariège constatent une nette amélioration. L’an dernier, le marché avait perdu près de 20 % de ses ventes. Cette fois, la baisse s’est enrayée : les volumes se stabilisent et les prix restent stables.
“Nous sommes entrés dans une phase de rééquilibrage”, observe Me Magalie Patino, déléguée de la Chambre des notaires en charge de l’immobilier de l’Ariège. “Le marché revient à ses fondamentaux : la maison ancienne, valeur refuge du territoire.”
Cette stabilisation contraste avec la situation de 2023-2024, marquée par la crise du crédit et les hausses de taux. Si l’activité reste inférieure à ses niveaux d’avant-Covid, elle redevient régulière, avec des signaux encourageants pour la fin de l’année.
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La maison ancienne, socle et boussole du marché ariégeois
Elle concentre désormais l’essentiel des ventes : sur 2 700 transactions annuelles, 2 160 concernent ce type de bien. Mieux encore, les volumes progressent légèrement (+ 1,5 %), preuve d’une demande soutenue. Le prix médian s’établit à 130 000 €, plaçant l’Ariège parmi les départements les plus accessibles d’Occitanie.
Les biens restent majoritairement des maisons de quatre ou cinq pièces, adaptées aux familles. La Basse-Ariège affiche les prix les plus élevés (155 000 €), portée par la proximité de l’aire toulousaine. Les écarts de prix entre communes demeurent contenus, signe d’un marché relativement homogène.
En revanche, les terrains à bâtir peinent à séduire : seulement 160 ventes en un an. Si le prix médian atteint 38 300 € (+ 3,5 %), le marché reste freiné par des incertitudes liées aux zonages, aux règles d’urbanisme et aux coûts de construction.
Des appartements sous pression, une Haute-Ariège dynamique
Le marché des appartements anciens recule davantage. Le prix médian baisse de 3,7 %, à 1 480 €/m². Les deux et trois pièces dominent, tandis que les studios perdent du terrain. À Foix, Pamiers ou Saint-Girons, les prix stagnent ou baissent légèrement.
En revanche, la Haute-Ariège tire son épingle du jeu, portée par le dynamisme touristique d’Ax-les-Thermes et de ses environs. Sur le département, quelques ventes d’exception frôlent le million d’euros, même si elles sont moins nombreuses qu’en 2021-2022.
Des signes positifs pour la suite
Les avant-contrats de l’été 2025 confirment la reprise : 505 promesses signées en juillet, contre 425 en janvier. Cela laisse entrevoir une hausse des ventes, surtout sur le segment des maisons anciennes.
Le marché reste toutefois soumis à certaines contraintes. Près de la moitié du parc (46 %) est classée E, F ou G au diagnostic énergétique. Cela oblige les vendeurs à fournir un audit, ce qui complexifie les transactions, sans les bloquer.
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Majoritairement local, le marché ariégeois reflète un ancrage territorial fort : six acheteurs sur dix sont des résidents du cru. Les seniors de plus de 60 ans représentent un quart des acquéreurs, mais les 30-39 ans montrent un léger regain. Côtés vendeurs, 35 % possèdent leur bien depuis plus de quinze ans et 30 % depuis moins de cinq ans, signe d’un marché peu spéculatif.
L’Ariège sort doucement de la crise. Son marché reste mesuré, recentré sur l’essentiel : la maison ancienne. Pour Me Magalie Patino, le message est clair : “Ce n’est pas un gouffre, bien au contraire. Nous sommes sur un marché vivant, qui retrouve peu à peu son équilibre.”