L’un des plus importants incidents nucléaires français s’est produit… au musée du Louvre, en plein centre de Paris cet été. Il a été provoqué par un accélérateur de particules utilisé pour la restauration d’art. Récit.
Un incident nucléaire au cœur de Paris. Cela s’est passé le 22 juillet dernier, dans les sous-sols du musée le plus célèbre du monde : le Louvre. Un restaurateur d’art a été irradié et a subi d’importantes brûlures à l’avant-bras à cause du faisceau d’un accélérateur de particules, baptisé “Aglaé”.
Le Monde livre les détails de cet “incident de sûreté impliquant de la radioactivité le plus grave des quinze dernières années”. Ce jour-là, un salarié du Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF) travaille, dans les sous-sols du Louvre, à Paris.
À côté de lui, l’unique accélérateur de particules consacré à l’étude des objets du patrimoine culturel du monde est allumé. Nos confrères précisent qu’avec Aglaé, les particules chargées en protons sont bombardées sur les œuvres, ce qui permet de connaître sa composition précise.
Des défaillances de sécurité
Le restaurateur étudie un fragment de trompette gallo-romaine au moment de l’accident. D’après le récit du Monde, il se saisit de la clé de la salle d’Aglaé et entre dans la pièce. Problème, la machine aurait dû s’éteindre automatique, ce qui n’a pas été fait ; et l’homme aurait dû voir les signaux lumineux de mise en garde, mais ils étaient mal positionnés.
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Le bras du salarié entre alors en contact avec le faisceau de l’accélérateur de particules. Libération raconte qu’il ressent instantanément une “vive chaleur” et que, “l’irradiation a engendré […] une brûlure radiologique du premier degré qui se manifeste par une rougeur de la peau”, comme leur a expliqué l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).
La victime a reçu une dose de radioactivité qui n’a, à ce jour, pas été établie. L’homme est suivi médicalement et psychologiquement, mais a pu retourner travailler, selon Libération.
L’incident, classé par l’ASNR au niveau 3 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques est le troisième “incident grave” observé en France depuis 1981. Il a permis de révéler une série de défaillances ayant conduit à l’irradiation, au musée du Louvre.
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Outre les défaillances observées au moment de l’accident, Le Monde révèle que les contrôles n’avaient pas été réalisés et “qu’aucun travailleur n’entrait en zone délimitée équipé d’un dosimètre opérationnel”. Cela prouve qu’il existe un “manque de culture de radioprotection dans les établissements de recherche ou culturels”, pour l’inspecteur en chef de l’ASNR, Christophe Quintin, interrogé par nos confrères.