La vente des avoirs confisqués à des voyous dans le cadre d’enquêtes judiciaires a attiré beaucoup de monde ce jeudi à Toulouse. Un succès dans le cadre de la Nuit du droit.
Les abords de la salle des ventes, à deux pas du palais de justice de Toulouse, affichent complet. Beaucoup de monde, peu de place à l’intérieur. Chacun réclame sa plaquette pour enchérir, en échange d’une pièce d’identité. Certains sont venus pour “les bagnoles”, stationnées une partie de la journée devant la salle des ventes. Une Toulousaine espère “pouvoir s’offrir un sac Chanel”. Son voisin vise une montre, “pas une Rolex mais un autre modèle. Je l’ai bien observée ce matin”.
Il n’est pas le seul à attendre. Guillaume Suduca commence par des pièces d’or. Un peu moins de 100 personnes sur place, “mais plus de 1 500 inscrits sur internet”, prévient une jeune femme. Un habitué fait la moue. “Autrefois, les ventes aux enchères se réglaient dans la salle. On pouvait réaliser de très belles affaires. Aujourd’hui, avec internet, c’est plus rare, voire impossible.”
Un Toulousain a acheté la Rolex Daytona
Dès la première enchère, sur des pièces d’or, les prix montent. Dans la salle, des acheteurs repartent avec le sourire. D’autres font la moue ou patientent. Sur les sites spécialisés, les offres n’en finissent plus de progresser. Un bracelet de cheville, en or, monte à 9 200 euros.
À l’extérieur, deux amateurs de voitures patientent en échangeant des souvenirs de bons et mauvais coups. Déjà une heure que les coups de marteau se succèdent. Guillaume Suduca annonce le 60ᵉ lot. “Une vente par minute, une bonne moyenne”, juge un habitué.
Les premières montres sont proposées. Une Cartier Santos est adjugée 6 700 euros. Une première Rolex Oyster atteint 4 400. Une Vacheron Constantin, “très joli modèle”, assure le commissaire-priseur, trouve preneur à 18 100 euros. La Rolex Daytona, modèle rare et recherché, fait l’objet d’une belle bataille entre la salle et un site de vente. L’acheteur présent ne lâche pas. Il rafle la pièce pour 28 800 euros. Il faudra ajouter 14,28 % de frais.
Un peu à l’écart, Mathieu Folhen et l’équipe de l’Agrasc Bordeaux apprécient. L’argent récupéré lors de cette vente d’objets confisqués à des voyous va alimenter le budget de l’État et d’autres comptes comme la mission contre les drogues. Le magistrat apprécie : “C’est plus utile qu’à prendre la poussière dans les scellés des tribunaux”.