October 2, 2025

Ils s’installent dans la même ferme : deux couples changent de vie pour se lancer dans le maraîchage et l’équithérapie

l’essentiel
Depuis quelques mois, Charlotte Dumas, Fabien Jacques, Émilie Thaon et Fabien Mercatello ont repris l’exploitation agricole qui abritait jusqu’ici l’écurie des Collines de Pujols, près de Villeneuve-sur-Lot. Un projet ambitieux où se mêlent maraîchage, équithérapie… et changement de vie.

Tout est parti d’une discussion entre amis, autour d’un verre. D’un côté, Charlotte Dumas et Fabien Jacques, installés du côté de Belfort. Ingénieur automobile pour Monsieur, éducatrice pour Madame. De l’autre, Emilie Thaon et Fabien Mercatello. Là encore, des métiers différents avec un ostéopathe et une assistante sociale, tous deux installés sur l’île de La Réunion. Des trajectoires différentes, du moins avant ce moment convivial. Charlotte et Emilie se trouvent, au même moment, en formation pour devenir équithérapeute – la thérapie par le cheval pour un soin psycho-corporel. Et si elles liaient leur avenir professionnel ?

Charlotte Dumas, Fabien Jacques, Émilie Thaon et Fabien Mercatello dans l’écrin naturel de la vallée du Mail.
Charlotte Dumas, Fabien Jacques, Émilie Thaon et Fabien Mercatello dans l’écrin naturel de la vallée du Mail.
DDM G.B.

À lire aussi :
“J’en avais marre de voir des légumes au fond du frigo…” Depuis 19 ans, ces maraîchers confectionnent et vendent garbure et soupes prêtes à l’emploi

Voilà les deux couples partis pour changer radicalement de vie. Après des premières réunions en visio, de nombreuses recherches “en dessous d’une ligne tracée depuis La Rochelle” sourit Fabien Mercatello, les quatre quadragénaires et futurs associés trouvent leur bonheur… au beau milieu de la vallée du Mail, aux confins des communes de Pujols, Sainte-Colombe-de-Villeneuve et Saint-Antoine-de-Ficalaba.

Des chevaux et du maraîchage

Le bien, qui “devait convenir aux activités de chacun”, n’a pas été facile à trouver. Au mois d’avril 2024, ils prennent contact avec la Safer de Lot-et-Garonne (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural). “On a reçu un cahier des charges épais” se souviennent les conseillères de la structure. Et pour cause, ils sont à la recherche d’un domaine comprenant deux maisons, une écurie et un accès à l’eau pour irriguer le futur champ de Fabien, ingénieur reconvertir en agriculteur maraîcher. Mais les deux conseillères de la Safer trouvent la perle rare : l’ancienne écurie des Collines, alors en vente. “On a eu immédiatement le coup de cœur” entonnent les quatre acquéreurs. Difficile de résister, en effet, aux vielles pierres et à la vue imprenable sur cette vallée du Mail.

À lire aussi :
Sécheresse et grêle : l’État vient en aide aux exploitants agricoles

Les choses vont relativement vite. Première visite en août 2024 pour une signature en janvier 2025. Les quatre associés montent le “GFR des Bons Fous”, inspiré par le lieu-dit du domaine. Le point de départ de leur “projet global” où ils partagent “les mêmes valeurs, pour un respect du vivant et des enjeux environnementaux” appuie Charlotte Dumas. Les débuts n’ont pas été de tout repos. “L’installation a été longue, on n’était pas agriculteurs” enchaîne Emilie Thaon. Ils ont pu compter sur l’aide et les conseils des anciens propriétaires – “ravis que ça reste une activité agricole” –, mais aussi de la communauté paysanne.

Gîte, serre, manège… des projets pour la suite

S’acclimater, prendre possession des 30 hectares de l’exploitation, tout le monde met la main à la pâte. Même Fabien Mercatello, l’ostéopathe. Après avoir bordé l’installation de ses comparses, il a repris son activité initiale en ouvrant son cabinet à l’espace de santé de Bias, depuis le mois de septembre. “J’apprends à jongler entre les métiers d’ostéopathe et de fermier” s’amuse-t-il. Car si la première saison pour le maraîchage de légumes va se refermer, celle de l’équithérapie va décoller. Le nom a été arrêté : ce sera “Équithérapie & Co”. “On va démarrer pour les vacances de la Toussaint” lâchent les deux cavalières. Pendant ce laps de temps, les deux couples pourront s’affairer aux dernières touches de la rénovation du pigeonnier, qui deviendra un gîte. Cet espace sera dédié aux vacanciers, ou à des patients.

À lire aussi :
142 entreprises, 12 filières et 500 produits différents : les ambassadeurs de la marque Esprit parc national ont tissé un vrai réseau en dix ans

Mais il reste encore à faire côté aménagement de l’exploitation. Cet hiver, une serre va être installée pour protéger les cultures, le maraîcher compte à terme ouvrir sa propre boutique de vente à la ferme – en plus des présences sur les marchés depuis août. Côté équin, Charlotte et Emilie sont engagées dans les démarches administratives pour construire un manège et ainsi offrir un abri aux chevaux – et aux patients – pendant les saisons froides et pluvieuses.

Combiner les activités, c’est peut-être l’avenir des exploitations agricoles du Lot-et-Garonne. C’est en tout cas celle des Bons Fous.

source

TAGS: