Le Premier ministre étudie plusieurs pistes de réductions fiscales et sociales, alors que syndicats et opposition tentent de peser sur la préparation du budget.
Des pistes encore à l’étude. Sébastien Lecornu explore différentes options pour alléger la fiscalité des salariés, a indiqué son entourage jeudi à l’AFP. “Rien n’est encore arbitré”, précise Matignon, mais plusieurs leviers sont sur la table : une défiscalisation et un allègement des charges sociales sur les heures supplémentaires, une réduction de l’impôt sur le revenu pour certains couples au Smic, ou encore le rétablissement de la prime Macron avec ses avantages fiscaux d’origine.
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La prime Macron de retour ?
La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, dite prime Macron, avait rencontré un grand succès en 2023 avant de perdre de son attrait une fois transformée en prime de “partage de la valeur” et défiscalisée en 2024. Matignon réfléchit désormais à la réintroduire sous sa forme initiale, facultative pour les entreprises mais assortie d’exonérations fiscales.
Un geste pour les couples au Smic
Le Premier ministre envisage également une mesure visant les ménages où les deux conjoints touchent le salaire minimum. “Le salarié au Smic, quand il est seul, n’est pas imposable, mais les couples où chacun est payé au Smic peuvent l’être”, rappelle Matignon. L’idée serait donc “d’annuler l’impôt” payé par ces couples et de les ramener à la situation fiscale de personnes seules au Smic. Dans les faits, souligne l’entourage du chef du gouvernement, beaucoup de ces foyers échappent déjà à l’impôt grâce aux enfants ou à d’autres déductions.
Encourager les transmissions
Une autre piste évoquée concerne la fiscalité successorale. Sébastien Lecornu réfléchirait à une mesure “encourageant” les transmissions de patrimoine aux petits-enfants et aux jeunes. Objectif : soutenir la solidarité intergénérationnelle et favoriser le financement des projets de vie des nouvelles générations.
Entre concessions et fermetures
Ces réflexions interviennent alors que le chef du gouvernement a exclu plusieurs propositions portées par la gauche et les syndicats : la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) ou la suspension de la réforme des retraites. Dans un entretien au Parisien, il a toutefois affirmé que “certains impôts augmenteront” et “d’autres diminueront”, promettant “des propositions notamment en faveur du travail”.
Une équation politique tendue
Les syndicats, mobilisés jeudi dans la rue, réclament notamment une baisse ciblée de la contribution sociale généralisée (CSG). Les socialistes, eux, seront reçus vendredi matin à Matignon pour de nouveaux échanges. Pour Sébastien Lecornu, la ligne rouge reste claire : “Le fait de vivre de son travail et le reste à vivre demeurent une des premières préoccupations des Français”, insiste son entourage.