Le pétrolier a jeté l’ancre depuis plusieurs jours à proximité du parc éolien de Saint-Nazaire. FREDERIC PETRY / HANS LUCAS VIA AFP
Le parquet de Brest a ouvert une enquête visant un pétrolier sous sanctions européennes pour son appartenance à la flotte fantôme russe, immobilisé au large du parc éolien de Saint-Nazaire, a-t-il indiqué ce mercredi 1er octobre, confirmant une information du quotidien « Ouest-France ». On fait le point.
• Tout près des eaux françaises depuis le 28 septembre
Parti de Primorsk, près de Saint-Pétersbourg en Russie, le 20 septembre, le pétrolier baptisé « Pushpa » ou « Boracay » devait rejoindre Vadinar, dans le nord-ouest de l’Inde, le 20 octobre. Mais il a jeté l’ancre depuis plusieurs jours à proximité du parc éolien de Saint-Nazaire, selon le site Marine Traffic.
Selon « Ouest France », il est arrivé aux larges du parc éolien de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) le 28 septembre vers 17 heures, et il fait depuis des ronds dans l’eau à la limite des eaux territoriales françaises.
• Un navire sous sanctions européennes
Le navire est sous sanctions européennes pour son appartenance à la flotte fantôme russe, ces navires sous pavillons étrangers utilisée par la Russie pour contourner les sanctions occidentales contre ses ventes de pétrole, selon une décision du conseil de l’Union européenne du 24 février 2025.
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Construit en 2007, ce pétrolier de 244 mètres de long a changé de pavillon à de nombreuses reprises, étant alternativement immatriculé au Gabon, aux îles Marshall ou en Mongolie, selon le site www.opensanctions.org. Il a changé de nom autant de fois, rapporte « Ouest France », qui cite comme anciennes appellations l’« Odysseus », le « P. Fos », le « Kiwala » ou encore le « Varuna ».
• Impliqué dans les survols de drones au Danemark ?
Le pétrolier, battant pavillon du Bénin, serait soupçonné d’être impliqué dans les survols de drones ayant perturbé le trafic aérien au Danemark, selon le site spécialisé The Maritime Executive, qui précise que le navire a pu servir de « plateforme de lancement » ou comme « leurre ».
Les récents signalements de drones à travers le Danemark ont entraîné la fermeture de plusieurs aéroports, dont celui de Copenhague, le plus grand d’Europe du Nord.
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• Une enquête ouverte
La préfecture maritime de l’Atlantique a indiqué à l’AFP « avoir récemment réalisé un signalement au procureur de la République de Brest » concernant ce navire « soupçonné d’être en infraction ». « Une enquête étant ouverte, nous ne pouvons communiquer sur cette affaire », a-t-elle ajouté.
A la suite du signalement, le procureur de Brest, Stéphane Kellenberger, a précisé à l’AFP avoir ouvert une enquête pour « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et « refus d’obtempérer ». « Les investigations et actes utiles ont été confiés par mes soins, en co-saisine, à la section de recherches de la gendarmerie maritime, ainsi qu’au groupement de gendarmerie maritime de l’Atlantique », a-t-il ajouté, sans plus de précision.
• Macron pointe des « fautes très importantes » de l’équipage
Emmanuel Macron s’est exprimé sur la présence de ce navire non loin de nos côtes en marge d’un sommet européen à Copenhague. « Il y a eu des fautes très importantes qui ont été commises par cet équipage qui justifient d’ailleurs que la procédure soit judiciarisée aujourd’hui », a-t-il déclaré. « Je resterai très prudent » sur l’éventuel lien entre ce navire et le récent survol de drones au Danemark, a-t-il ajouté, en insistant sur la lutte contre la flotte fantôme russe.