Le nouveau Premier ministre veut ramener le déficit à 4,7 % du PIB dès 2026. Réduction des dépenses, lutte contre la fraude et ajustements fiscaux figurent parmi ses priorités.
Objectif : rigueur budgétaire. Sébastien Lecornu, en parallèle des tractations pour composer son gouvernement, prépare déjà le budget 2026, rappelle TF1. Son ambition affichée : ramener le déficit public “aux alentours” de 4,7 % du PIB l’an prochain, après 5,4 % attendus en 2025. Il confirme également la trajectoire fixée par son prédécesseur François Bayrou, avec un retour sous la barre des 3 % en 2029.
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Réduction du train de vie de l’État
Pour atteindre cet objectif, le Premier ministre met la priorité sur la maîtrise des dépenses. Dans son interview au Parisien daté du 26 septembre, il évoque une diminution de six milliards d’euros du “train de vie” de l’État et un meilleur encadrement des dépenses sociales ainsi que de celles des collectivités locales.
Une mission baptisée “État efficace” a été installée pour identifier de nouvelles économies. Symbole fort : la suppression des “avantages à vie” des ex-Premiers ministres.
Ajustements fiscaux envisagés
Côté recettes, plusieurs options circulent. Parmi elles, une hausse du prélèvement forfaitaire unique (“flat tax”) sur les revenus du capital, aujourd’hui fixé à 30 %, et une prolongation de la surtaxe sur l’impôt sur les sociétés appliquée aux grandes entreprises en 2025. Le gouvernement envisage aussi un rabot du pacte Dutreil, qui allège la transmission des entreprises familiales.
En revanche, Lecornu a clairement écarté le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) ainsi que la taxe Zucman sur les grandes fortunes.
Une promesse de justice fiscale
“Je ferai donc une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront”, a précisé le Premier ministre, qui se dit sensible aux appels à “plus de justice fiscale”. Parmi les baisses attendues, il promet des “propositions” ciblées “notamment en faveur du travail”.
Lutte contre la fraude et équilibre politique
Le chef du gouvernement souhaite présenter en même temps que le budget et la loi de financement de la Sécurité sociale un texte spécifique “de lutte contre les fraudes sociales et fiscales”. Il tente aussi de ménager ses alliés politiques.
Lundi, lors d’une réunion avec le “socle commun”, il a confirmé sa volonté de privilégier des mesures consensuelles, renonçant par exemple à la suppression de deux jours fériés.
Des engagements sur les retraites
Dans un courrier adressé mardi soir aux leaders syndicaux, dont l’AFP a obtenu copie, Sébastien Lecornu a assuré que l’”amélioration de la retraite des femmes” serait inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, débattu cet automne.
“Certaines mesures issues du ‘conclave’ sur les retraites notamment celle relative à l’amélioration de la retraite des femmes feront l’objet d’une inscription au PLFSS pour 2026”, écrit-il dans ce courrier dévoilé mercredi par Le Monde. Il dit également souhaiter “poursuivre les échanges […] autour des enjeux de pénibilité et d’usure professionnelle”, points de désaccord persistants entre patronat et syndicats lors du “conclave”.