À peine plus d’une semaine après son ouverture, le bar à chats de Paola Laudu est déjà devenu un repère pour les amoureux des félins.
Une fois franchi le sas de sécurité, un cocon s’offre aux visiteurs, une bulle de douceur et de gourmandises où les félins sont rois. PawPao, le tout premier bar à chats d’Agen, a ouvert ses portes rue Molinier le 18 septembre. Une semaine plus tard, l’endroit ne désemplit pas. Au point que Paola Laudu, à l’origine du projet, a dû à quelques reprises filtrer les visites, pour ne pas perturber les chats avec trop de mouvement.

Des files d’attente devant les portes, une activité en continu… On n’aurait pas cru voir cela un mois plus tôt, quand le bâtiment était toujours en travaux. D’ailleurs, durant notre visite à PawPao, les curieux s’arrêtent devant la vitre, observent un chat moucheté en train de cabotiner dans son panier. “Elle, c’est la mienne, elle s’appelle Héra”, sourit Paola. “Elle a rapidement mis tous les autres au pas… Dès qu’on arrive le matin, elle leur court après, elle les mène à la baguette, elle n’arrête pas de râler ! Ça fait rire les clients, ils ont bien compris que c’est elle la chef.”
Trois chats déjà adoptés
Comme les humains, chacun des chats a sa personnalité, son petit caractère. Sous la régence de Héra, il y a Astoria et sa tache noire sur le museau, pas timide pour deux sous. Arrivée la première chez PawPao, très sociable, elle vient d’elle-même dire bonjour aux clients. On croise aussi Aubergine, cinq mois, le poil de jais. “C’est une gourmande, et une petite voleuse !” s’esclaffe Paola. “Elle vendrait père et mère pour de la nourriture. L’autre jour, elle a piqué une part de quiche que je venais de servir à un monsieur… Il a fallu que je lui en prépare une autre !”
Sans oublier Anita, âgée d’un an et demi. Cette siamoise aux yeux bleus est le gros coup de cœur de Paola. “Elle est bavarde, constamment en train de miauler. Et très expressive. Même quand elle ne parle pas… elle parle, à sa façon.”
Paola a récupéré tous ces matous chez l’association Justine & Co, avec qui elle est en partenariat. Ce sont eux qui ont choisi les chats cohabitant dans le salon de thé. Tous sont proposés à l’adoption, et certains ont très rapidement trouvé une famille. Sur la semaine, trois chats sont déjà partis.
Stagiaires bienvenus
Les effets bénéfiques de la présence des félins ne se sont pas fait attendre. “Je peux avoir les mêmes clients qui reviennent tous les jours”, reprend Paola. “Un petit mâle s’en va cet après-midi car il a été adopté, et une dame a prévu de passer lui dire au revoir, elle s’y était attachée. Une autre a perdu son chat il y a quatre ans et n’avait jamais osé en toucher un autre, tellement elle le vivait mal… Quand Astoria est venue s’asseoir avec elle, elle a fondu en larmes. Elle est revenue à plusieurs reprises, en me disant que ce bar était son antidépresseur.”
Toujours avec la très populaire Astoria, une cliente arrivée à midi n’a pas pu repartir avant 16 heures… “Astoria s’était installée sur ses genoux, la dame n’osait pas la déranger, alors elle n’a pas bougé du tout !” sourit Paola.

Outre le lien affectif avec les quadrupèdes velus, il semble aussi plus simple d’interagir d’humain à humain entre les murs du salon de thé. “Dans un café normal, on ne va pas aller parler au voisin spontanément, ça ne nous vient pas à l’esprit… Par contre, dans un bar à chats, on discute plus facilement, les animaux sont presque un prétexte. Ça crée du lien”.
Un lien tangible côté clientèle comme côté équipe. Paola s’occupe de ses petits pensionnaires comme s’ils étaient ses enfants. Une activité passion énergivore. “Les éventuels stagiaires qui ont envie de travailler au contact des animaux sont les bienvenus !” s’exclame-t-elle. À bon entendeur.