L’IPC avait exclu les comités paralympiques russe et biélorussese des Jeux de Pékin en 2022, après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. ALEX DAVIDSON / GETTY IMAGES VIA AFP
Le Comité international paralympique (IPC) a décidé de lever la suspension partielle de la Russie et de la Biélorussie, en vigueur depuis l’invasion en Ukraine, et de réintégrer les deux comités nationaux comme membres de plein droit de l’organisation, lors de son assemblée générale samedi à Séoul.
Cette décision rouvre la voie à la présence de para-athlètes russes et biélorusses sous leur drapeau respectif aux Jeux de Milan-Cortina (6 au 15 mars). Mais les six sports au programme dépendent de fédérations internationales qui ont jusqu’à présent maintenu la suspension des sportifs russes et biélorusses.
Pour être éligible aux Paralympiques, chaque sportif doit avoir une licence active pour la saison 2025/26 de sa fédération internationale, en l’occurrence la FIS (para ski alpin, para ski de fond, para snowboard), l’IBU (para biathlon), le WPIH (para hockey sur glace) qui les excluent pour le moment du processus de qualification. World Curling (curling fauteuil) attribue un quota à un pays et non à un athlète, et ses qualifications sont déjà terminées.
« L’IPC travaillera avec les deux membres concernés pour mettre en place des dispositions pratiques à cet effet dès que raisonnablement possible », a précisé l’instance.
Le CIO statue pour le drapeau neutre
L’assemblée générale de l’IPC s’est d’abord prononcée contre la suspension totale des deux comités nationaux (115 contre, 55 pour, 11 absentions concernant la Russie, 119 contre, 48 pour et 9 absentions concernant la Biélorussie). Elle a ensuite décidé de lever la suspension partielle de la Russie (91 pour, 77 contre, 8 abstentions) et de la Biélorussie (103 pour, 63 contre, 10 abstentions).
La suspension partielle avait été adoptée à l’automne 2023 par l’assemblée générale de l’IPC, autorisant sous drapeau neutre et strictes conditions de neutralité, les sportifs russes et biélorusses aux Jeux paralympiques de Paris en 2024. Avant cela, l’IPC avait exclu les comités paralympiques russe et biélorusse des Jeux de Pékin en 2022, le 3 mars, à la veille de la cérémonie d’ouverture le 4 mars, qui s’était déroulée quelques jours seulement après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février.
Cette décision intervient huit jours après celle du Comité international olympique (CIO) d’autoriser, sous drapeau neutre et strictes conditions, la présence de sportifs russes et biélorusses aux Jeux olympiques de Milan-Cortina, comme lors de Paris-2024.
Marie-Amélie Le Fur fait part de sa « stupeur »
« Ca a été un peu la stupeur, l’interrogation et l’incompréhension totale », a réagi auprès de l’AFP Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français, en évoquant le vote contre le maintien de la suspension partielle.
Pour elle, les conditions prises par l’IPC concernant notamment « la neutralité militaire des athlètes qui participent aux Jeux paralympiques », apportaient « des garanties qui faisaient consensus au niveau international ». « On va avoir une inéquité du positionnement et on va avoir un mouvement sportif et paralympique qui va être fracturé, puisque la décision n’appartient plus à l’IPC, elle va redescendre au niveau des fédérations internationales », a-t-elle ajouté.