« Nous crions que nous sommes toujours là, vivants » : en Cisjordanie, le théâtre en résistance

Reportage 
Malgré l’occupation, les bombes et désormais les menaces d’annexion, les dramaturges palestiniens restent les ambassadeurs de la cause de leur peuple.

Pour aller plus loin

Il n’y a plus de théâtre à Gaza. Ils ont tous été détruits. Al-Mishal, celui où jouait Ali Abou Yassine, avait été réduit en miettes dans un bombardement dès 2018, mais cela ne l’avait pas empêché de continuer son travail à distance avec le théâtre Ashtar à Ramallah, en Cisjordanie, dirigé par l’actrice Iman Aoun. Et puis est venue la riposte du 8 octobre 2023. Près de deux ans plus tard, en ce mois de septembre, nous sommes avec Iman Aoun, dans son théâtre, le téléphone sonne, c’est Ali. Elle voudrait le convaincre de fuir, mais Ali n’en peut plus. Sa famille a déjà pris la route du sud une première fois, en 2023. En janvier dernier, ils sont revenus à Gaza City, pendant le bref cessez-le-feu. Et puis la guerre a repris.

Le 16 septembre, Tsahal, l’armée israélienne, a lancé une ultime offensive terrestre pour annihiler la ville. Il n’y a plus un seul théâtre à Gaza, la mort est partout, mais Ali rêve encore de monter sur scène et, avec Iman, ils parlent des prochaines représentations de leur pièce collective, « les …