On se pressait récemment devant les portes de Rikomiel. Les clients défilaient, bocaux en verre ou en plastique à la main, venus les remplir de miel. Depuis trois ans, Éric Viguier organise une à deux fois par an une vente de miel en vrac. Au choix : un miel liquide et un miel crémeux.
« Je produis, selon les années, entre deux et cinq tonnes de miel », explique l’apiculteur. Pendant une dizaine d’années, il a pratiqué l’apiculture en amateur éclairé, avant de franchir le pas de la professionnalisation.
Diplômé d’un brevet agricole, il s’installe officiellement en 2014. En 2020, une nouvelle étape est franchie avec l’abandon de la production conventionnelle et le passage en agriculture biologique. « C’est un peu plus compliqué de produire du miel bio. En plus des contraintes liées au varroa ou au frelon asiatique, il faut trouver des parcelles cultivées en bio et tenir compte de l’environnement », confie-t-il.
Chaque saison, il doit repenser l’emplacement de ses ruches. « Je reste dans le Tarn et l’Aveyron, par exemple dans le Ségala pour le colza. » Observateur privilégié, Éric Viguier mesure au quotidien l’impact du changement climatique.
« Il y a trente ans, l’Occitanie était la première région productrice de miel. On récoltait facilement 50 kg par ruche. Aujourd’hui, c’est deux fois moins, et les rendements sont de plus en plus aléatoires. Dans le même temps, la production se déplace vers le Nord. »
Malgré ces aléas, sa gamme s’est étoffée : huit variétés de miel (printemps, été, forêt, montagne, acacia, bruyère, châtaignier et sarrasin) et des produits transformés qui font fureur : pâte à tartiner, caramel au beurre salé et, en été, des glaces artisanales. Ses créations se retrouvent dans quelques magasins de la région, mais la vente directe reste essentielle : à la ferme, sur rendez-vous au 06 08 62 72 96, ou sur les foires et marchés locaux.