Par
Le Nouvel Obs avec AFP
Mahmoud Abbas s’est exprimé à l’ONU en vidéo jeudi 25 septembre, après avoir vu sa demande de visa refusée par l’administration Trump. MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES VIA AFP
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a délivré jeudi 25 septembre par vidéo devant l’ONU un vibrant plaidoyer pour le peuple palestinien victime des «crimes» israéliens, assurant sans équivoque que le Hamas n’aurait aucun rôle dans la future gouvernance d’un éventuel Etat de Palestine.
A lire aussi
Décryptage
Palestine : la reconnaissance, et après ?
Alors qu’Israël et les Etats-Unis estiment que la nouvelle vague de reconnaissance d’un Etat palestinien est une récompense pour le Hamas, Mahmoud Abbas a assuré que le mouvement palestinien auteur des attaques du 7-Octobre n’aurait «pas de rôle à jouer dans la gouvernance».
«Le Hamas et les autres factions devront rendre leurs armes à l’Autorité palestinienne», a martelé le dirigeant, forcé de s’exprimer par vidéo lors de cette Assemblée générale de l’ONU à New York, son visa ayant été refusé par les Etats-Unis.
«Nous rejetons ce que le Hamas a fait le 7-Octobre», qui «ne représente pas le peuple palestinien, ni sa juste lutte pour la liberté et l’indépendance», a-t-il poursuivi.
A lire aussi
Reportage
Reconnaissance de la Palestine à l’ONU : le sourire de Macron, les engagements d’Abbas, la colère d’Israël
Il a rejeté aussi «la confusion entre la solidarité envers la cause palestinienne et la question de l’antisémitisme», opposé à «nos valeurs et nos principes».
Répétant ainsi les gages donnés il y a quelques mois pour convaincre notamment la France de franchir le pas de la reconnaissance, Mahmoud Abbas a appelé «tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’Etat palestinien».
Un «crime contre l’humanité» commis par Israël
A l’occasion d’un sommet organisé lundi 22 septembre par la France et l’Arabie saoudite sur l’avenir de la solution à deux Etats, palestinien et israélien, vivant côte à côte en paix et sécurité, une dizaine de pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont formellement reconnu l’Etat de Palestine.
La grande majorité des Etats membres de l’ONU sont sur cette ligne (au moins 151 sur 193, selon les vérifications de l’AFP).
Mahmoud Abbas n’a pas non plus mâché ses mots contre Israël, appelant la communauté internationale à «soutenir nos efforts pour stopper le génocide et l’occupation».
A lire aussi
Entretien
Reconnaissance de la Palestine : « C’est un signal fort qui sanctuarise la solution à deux Etats, mais fera-t-elle avancer la cause de la paix ? »
Après près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza ravagée, «ce qu’Israël conduit n’est pas une simple agression, c’est un crime de guerre et un crime contre l’humanité […] qui sera enregistré dans les pages des livres d’histoire et dans la conscience de l’humanité comme l’un des chapitres les plus horribles de la tragédie humanitaire des XXe et XXIe siècles», a-t-il déclaré.
Historique par son élan, le mouvement de reconnaissance d’un Etat palestinien n’a pour autant qu’une portée symbolique.
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou, qui s’exprimera ce vendredi 26 septembre devant l’Assemblée générale, a qualifié ces reconnaissances de «soumission honteuse au terrorisme palestinien», qui «n’obligent en rien Israël». «Il n’y aura pas d’Etat palestinien», a-t-il tranché.