Réduits à 14 au bout de 10 minutes, les Tarbais se sont imposés dans le match de la peur contre une très faible équipe de Bourgoin qui a tenté, en vain, un retour en fin de match.
Le rugby est un sport qui se joue à quinze contre quinze, sauf à Tarbes où il se joue à quatorze contre quinze. La troisième réception de la saison à Trélut n’a pas échappé à la règle. Aussi, après avoir écopé d’un carton rouge contre Nice et Périgueux, le Stado a une nouvelle fois passé une grande partie de la rencontre à 14. Cette fois-ci, c’est le deuxième ligne Senio Toleafoa qui, après avoir été pénalisé pour un déblayage en travers, s’est accroché avec le deuxième ligne et capitaine Robin Gacou. Un coup de poing au visage plus tard, le Tongien laissait ses partenaires à 14 pour le reste de la partie (10e). Une sorte de remake des deux premiers matchs à la maison pour Florian Lamothe et ses coéquipiers, qui ont dû batailler plus de 70 minutes à un de moins.
Sauf qu’à la différence du match contre Nice et Périgueux, c’est Bourgoin-Jallieu qui s’est déplacé dans les Hautes-Pyrénées. Une équipe loin d’avoir fait le plein de confiance en ce début de saison et qui abordait cette rencontre sans réelle certitude. Adieu donc le spectacle et place à une véritable guerre de tranchées. Un scénario loin de déplaire aux Tarbais, qui avaient de quoi répondre avec la vaillance et l’état d’esprit sans faille dont ils ont fait preuve depuis le début de la saison. Ce sont d’ailleurs eux qui ont mieux démarré cette rencontre de mal classés avec une pénalité précoce de Berbizier (6e). Une ouverture du score sur laquelle les hommes de Stéphane Ducos, puisque Demai Hamecher et ce même Berbizier vont chacun à leur tour manquer une pénalité.
Sauf qu’à trop défendre, les pensionnaires de Trélut ont fini par s’épuiser. Et malgré plusieurs séquences défensives intéressantes, c’est Bourgoin qui a commencé à mettre la main sur le ballon. En multipliant les séquences, les Isérois ont fini par s’installer dans le camp adverse et enfin recoller au score grâce à Gueho (38e). Loin d’être dominés, même à 14, les Tarbais avaient des motifs d’espoir au moment de regagner les vestiaires dos à dos.
Bourgoin sauve l’honneur
De la même manière qu’en première période, les Tarbais vont mieux débuter la seconde. Bien aidés, faut-il le reconnaître, par une équipe de Bourgoin trop indisciplinée et qui a proposé un jeu digne d’une équipe de Fédérale 2. La faute sans doute à Florian Lamothe et ses coéquipiers qui ont bien fait vaciller leur adversaire. Et si le Stado va reprendre les devants grâce à Berbizier (6-3, 43e), les Bigourdans vont faire la différence en double infériorité numérique. Réduits à 13 après le carton jaune de Salman, les locaux vont bien occuper le camp adverse et, à la faveur d’une défense sans faille, pousser les Berjalliens à la faute.
Deux pénalités de l’ouvreur tarbais plus tard, Tarbes pouvait souffler avec un petit matelas d’avance (12-3, 66e). Presque à l’abri de deux essais transformés grâce à la cinquième pénalité de Berbizier, Tarbes va coincer physiquement sous la dernière munition de Bourgoin. Une munition qui va se résumer par une remontée totale du terrain et un essai en coin de Ravouvou, synonyme de bonus défensif.
Et si les Tarbais avaient le sourire dans les couloirs après la rencontre, sûrement soulagés de cette victoire, il faudrait surtout qu’ils évitent de jouer avec le feu et de prendre des cartons rouges à domicile, car un jour la pièce pourrait ne pas tomber de leur côté.
Quatre matchs de suspension pour Manu
Sorti à la 21e minute contre Périgueux après un carton rouge suite à un plaquage à la tête, Felipe Manu est passé en commission de discipline ce jeudi. Le Néo-Zélandais a été suspendu quatre matchs pour son plaquage haut. Une lourde suspension pour Manu, qui pourra retrouver les terrains à l’occasion de la 8e journée contre Narbonne, le 17-18 octobre. Déjà privé de son fer de lance au poste de troisième ligne centre, le Stado devra aussi faire sans son puissant deuxième ligne. Si la sanction n’est pas encore connue pour Toleafoa, qui a écopé d’un carton rouge contre Bourgoin-Jallieu, les brutalités pour coup de poing peuvent aller jusqu’à huit semaines de suspension. Reste maintenant à savoir combien de temps le colosse tongien sera absent des terrains. Pour rappel, Hugo Cellier avait lui été suspendu 2 matchs après son accrochage avec Baraque.