La campagne officielle de l’élection législative partielle dans la 1re circonscription du Tarn-et-Garonne est à peine commencée que des candidats d’extrême-droite se disputent l’utilisation du logo du RN. Le juge des référés du tribunal judiciaire de Paris a tranché.
Ses anciens amis Républicains ont dû s’étrangler mais il va falloir s’y faire… désormais, quand la marque politique “Rassemblement national” a quelque chose à dire ou à commenter sur les réseaux sociaux dans le Tarn-et-Garonne, Romain Lopez n’est plus le seul à assurer le service après-vente. Ce mercredi 24 septembre 2025, c’est Brigitte Barèges qui se fait la porte-parole du parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella.
L’ancienne maire de Montauban a publié une vidéo sur sa page Facebook. Tout sourire, elle raconte : “Je sors de la commission de propagande et j’ai le plaisir de vous annoncer qu’elle a validé nos professions de foi et nos bulletins de vote”. Elle parle bien sûr de ceux qui portent les noms de Pierre-Henri Carbonnel et Marie-Claude Berly, candidats de l’union UDR-RN, le premier nommé briguant la succession de Brigitte Barèges au poste de député de la 1re circonscription.
Ainsi, il ne peut pas y avoir de trouble. Le seul candidat soutenu par le Rassemblement national dans cette élection est bien le nôtre, c’est-à-dire Pierre-Henri Carbonnel.
On apprend aussi de la bouche de Mme Barèges que le Rassemblement national et Pierre-Henri Carbonnel ont obtenu chacun 5 000 euros de dommages et intérêts en justice : c’est la peine prononcée par le juge des référés du tribunal judiciaire de Paris à l’encontre de Guy Jovelin. Candidat à cette élection législative partielle des 5 et 12 octobre 2025 dans la 1re circonscription du Tarn-et-Garonne, ce militant du Parti de la France, un groupuscule d’extrême droite a été condamné pour “contrefaçon de la marque Rassemblement national”.
“Il a voulu usurper le logo du RN avec une contrefaçon grossière. M. Jovelin a été condamné à ne pas utiliser ce logo qui prête à confusion. […] Ainsi, il ne peut pas y avoir de trouble. Le seul candidat soutenu par le Rassemblement national dans cette élection est bien le nôtre, c’est-à-dire Pierre-Henri Carbonnel.”
Dans cette tirade, Brigitte Barèges n’a pas prononcé une seule fois le nom de l’UDR. À croire que la marque RN peut rapporter plus de voix. Pourtant, en septembre 2024, l’ancienne maire de Montauban avait choisi de rejoindre officiellement l’Union des droites pour la République (UDR), le parti créé par Eric Ciotti, tournant ainsi le dos à sa famille politique, les Républicains, dont elle présidait depuis des lustres la fédération de Tarn-et-Garonne. Aux législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024, déjà, le RN n’avait pas présenté de candidat face à elle et, de fait, la soutenait.
Un an plus tard, après avoir perdu “sur tapis vert” son siège de députée, suite à la décision du Conseil constitutionnel d’annuler le résultat du second tour des législatives de 2024 et de prononcer à son encontre une peine d’inéligibilité d’un an, Brigitte Barèges a franchi une étape supplémentaire en scellant une alliance politique avec le RN de Romain Lopez. Ne reste plus à l’ancienne patronne de la droite républicaine en Tarn-et-Garonne qu’à prendre la carte du RN. Qui sait si elle n’y songe pas ?