Le président américain Donald Trump, au siège de l’ONU à New York, aux Etats-Unis, le 23 septembre 2025. KAY NIETFELD/DPA/SIPA
Sa prise de parole était attendue à l’ONU. Les dirigeants du monde entier, réunis au siège des Nations unies à New York, ont eu droit ce mardi 23 septembre à un discours funeste du président américain. Il a tout à la fois brocardé le soutien de l’Inde et de la Chine à la Russie, la politique migratoire des pays européens qui « vont en enfer » ou le changement climatique, scientifiquement prouvé qui n’est selon lui qu’une « grande arnaque ».
Le dirigeant américain, soutien invétéré du gouvernement d’extrême droite israélien, a aussi redit son opposition à la reconnaissance de la Palestine, qu’a officialisée Emmanuel Macron lundi soir. Devant son Assemblée générale, il a moqué et critiqué l’ONU, à qui il reproche de ne pas l’avoir aidé dans ses diverses tentatives de paix.
• L’ONU « très loin de réaliser son potentiel »
Donald Trump a reproché à l’ONU de ne pas l’avoir aidé dans ses diverses entreprises de paix. « Les deux choses que j’ai eues des Nations unies, c’est un escalier mécanique et un téléprompteur défaillant », a-t-il ironisé, en référence à des problèmes techniques autour de son intervention dans une institution qui selon lui « est très loin de réaliser son potentiel ».
Le président américain a aussi accusé les Nations unies d’encourager l’« invasion » de certains pays, notamment en Occident, par l’immigration illégale. « Les Nations unies financent une attaque contre les pays occidentaux et leurs frontières », a-t-il déclaré, en faisant référence à l’aide financière que l’organisation a fournie aux migrants dans le besoin. « L’ONU soutient les personnes qui entrent illégalement aux Etats-Unis », a-t-il ajouté.
• Reconnaître la Palestine, une « récompense » pour le Hamas
Le président américain a déclaré que la reconnaissance d’un Etat de Palestine constituerait une « récompense » pour les « atrocités » commises par le Hamas. « Ce serait une récompense pour ces atrocités horribles, y compris celles du 7-Octobre, alors même qu’ils refusent de libérer les otages ou d’accepter un cessez-le-feu », a-t-il affirmé.
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• Les pays européens « vont droit en enfer » sur l’immigration
Donald Trump a aussi déclaré sans détour que les alliés européens « vont droit en enfer » à cause de leurs politiques migratoires, tout en vantant sa propre politique contre l’immigration illégale. « Il est temps de mettre fin à l’expérience ratée des frontières ouvertes », a-t-il déclaré. « Vos pays vont droit en enfer », a-t-il ajouté, s’en prenant également au maire de Londres, Sadiq Khan, premier maire musulman d’une capitale occidentale.
• Le changement climatique, une « grande arnaque »
Autre obsession de Donald Trump : le changement climatique qu’il nie ad nauseam. Il a été défini par le président américain comme « la plus grande arnaque jamais menée contre le monde ». Le concept d’empreinte carbone a, lui, été qualifié de « supercherie inventée par des gens aux intentions malveillantes ». « Ils disaient que le réchauffement climatique allait tuer le monde… Mais ensuite il a commencé à faire plus froid », a relevé le président américain.
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• L’Inde et la Chine, « premiers soutiens financiers » de la Russie
La Chine et l’Inde ont été accusés par Donald Trump d’être « les premiers soutiens financiers » de la machine de guerre russe, celui-ci les appelant eux et les Européens à arrêter d’acheter de l’énergie russe. « La Chine et l’Inde sont les premiers soutiens financiers de la guerre en cours parce qu’ils continuent à acheter du pétrole russe. Mais de façon inexcusable, même les pays de l’Otan n’ont pas suffisamment réduit l’énergie russe », a-t-il déclaré. Quant aux Européens, « ils doivent immédiatement arrêter tout achat d’énergie russe. Sinon, nous perdons beaucoup de temps », a-t-il ajouté.
• Les trafiquants de drogue vénézuéliens seront « réduits à néant »
Le président américain a promis de « réduire à néant » les trafiquants de drogue vénézuéliens, alors que l’armée américaine a assuré avoir déjà détruit au moins trois navires transportant de la drogue. « A tout malfrat terroriste qui trafique de la drogue empoisonnée vers les Etats-Unis d’Amérique, soyez averti, nous allons vous réduire à néant », a-t-il déclaré.
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