De la fumée s’élève après une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza, le 1er octobre 2025. SAEED M. M. T. JARAS / ANADOLU VIA AFP
Alors que le Hamas poursuit son examen du plan de paix proposé par Donald Trump pour mettre fin à près de deux ans de guerre dans le territoire palestinien, des bombardements israéliens ont visé la ville de Gaza ce mercredi 1ᵉʳ octobre. « Le Nouvel Obs » fait le point sur la situation.
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· 46 personnes tuées
La défense civile de Gaza a indiqué qu’au moins 46 personnes avaient été tuées ce mercredi par des frappes et tirs israéliens à travers le territoire palestinien, dont 36 dans la ville de Gaza.
Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile, organisation de secours opérant sous l’autorité du mouvement islamiste palestinien Hamas, a fait état de 36 morts dans plusieurs frappes ayant visé Gaza, dans le nord du territoire, notamment l’ouest de la ville.
Sept corps ont été transférés à l’hôpital al-Chifa et 29 à l’hôpital al-Maamadani, a-t-il précisé.
« Les explosions ne s’arrêtent pas », a témoigné Rabah al-Halabi, un homme de 60 ans joint par téléphone à Gaza-ville où il vit sous une tente dans l’enceinte de l’hôpital Al-Chifa.
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« Je ne partirai pas, car la situation à Gaza n’est pas différente de celle dans le sud de la bande de Gaza. Toutes les zones sont dangereuses, les bombardements sont omniprésents et les déplacements sont terrifiants et humiliants », a-t-il ajouté.
« Nous attendons la mort, ou peut-être le secours de Dieu et la trêve. »
L’armée, qui mène depuis le 16 septembre une importante offensive sur la ville de Gaza, dans le nord du territoire, a annoncé qu’elle fermerait mercredi la dernière route permettant aux habitants du sud de Gaza d’accéder à la partie nord.
· La Croix-Rouge « contrainte » de suspendre ses opérations dans la ville de Gaza
La Croix-Rouge a indiqué ce mercredi être « contrainte » de suspendre temporairement ses activités dans la ville de Gaza en raison de l’intensification des opérations militaires israéliennes, tout en avertissant que « des dizaines de milliers de personnes » restées sur place faisaient face à des « conditions humanitaires effroyables ».
« L’intensification des opérations militaires à Gaza-ville a forcé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à suspendre temporairement ses activités dans son bureau de Gaza-ville et à relocaliser son personnel dans ses bureaux du sud de la bande de Gaza, afin d’assurer la sécurité des équipes et la continuité des opérations », a-t-il indiqué dans un communiqué.
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Médecins sans Frontières avait annoncé il y a quelques jours suspendre ses activités dans cette ville. Certaines agences de l’ONU et organisations humanitaires continuent toutefois d’y opérer.
· « Dernière occasion » de fuir la ville de Gaza
Le ministre de la Défense israélien a d’ailleurs lancé ce mercredi un dernier avertissement aux habitants de la ville de Gaza pour qu’ils fuient vers le sud.
« C’est la dernière occasion pour les habitants de Gaza qui le souhaitent de se déplacer vers le sud et de laisser les terroristes du Hamas isolés dans la ville de Gaza », a déclaré le ministre, Israël Katz, sur X, ajoutant que les personnes qui resteraient seraient « considérées comme des terroristes et des partisans du terrorisme ».
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Israël Katz a affirmé que l’armée menait une opération qui « coupe Gaza en deux, entre le nord et le sud » et ajouté que toute personne quittant Gaza-ville vers le sud devrait désormais passer par un point de contrôle militaire.
L’armée avait peu avant déclaré fermer la dernière route permettant aux habitants du sud de Gaza de rejoindre le nord.
· « Deux opinions » au sein du Hamas
Pendant ce temps, le Hamas poursuit l’examen du plan américain, qui prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages retenus à Gaza, le désarmement des combattants palestiniens, un retrait israélien progressif du territoire et la mise en place d’une autorité de transition.
Mardi, Donald Trump avait menacé le Hamas de lui infliger « l’enfer » s’il n’acceptait pas son plan de paix. Le président américain avait fixé mardi au mouvement islamiste un ultimatum de « trois ou quatre jours » pour accepter son plan, que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a dit accepter.
Une source proche des négociations qui se déroulent au Qatar a déclaré à l’AFP qu’« il existe deux opinions au sein du Hamas ». « La première soutient l’approbation inconditionnelle, car la priorité est un cessez-le-feu dans le cadre des garanties données par Trump, avec des médiateurs veillant à ce qu’Israël mette en œuvre le plan », a déclaré cette source.
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« La seconde émet de sérieuses réserves concernant des clauses clés, rejetant le désarmement et les expulsions (…) Elle privilégie une approbation conditionnelle, assortie de clarifications reflétant les exigences du Hamas et des mouvements de la résistance », a-t-elle ajouté.
Une source palestinienne proche du Hamas a déclaré mercredi à l’AFP qu’« aucune décision finale » n’avait été prise et que le mouvement « aurait probablement besoin de deux à trois jours ». Le Hamas « souhaite modifier certaines clauses comme celle sur le désarmement et l’expulsion des cadres » du mouvement hors du territoire, selon cette source.
Elle a ajouté que le Hamas voulait notamment des « garanties internationales » qu’Israël se retirerait intégralement de la bande de Gaza.