Tests auto. Kia EV4 GT-Line : Miss Europe électrique est une berline !

Même revêtue de l’impeccable costume GT-Line gris perle, pas de crise de choix pour cette sud coréenne au fort accent slovaque. Entre les enchaînements tourmentés de la Sierra Crestellina autour de l’éternelle Ronda et les rubans soignés de la Costa del Sol un peu plus bas, l’EV4 que nous venons de découvrir sous le ciel andalou a vite fait le sien. Elle préfère nettement le calme du bord de mer. Elle aurait pourtant de quoi nous donner des idées avec sa puissance assez respectable et son style plutôt dynamique, mais ses concepteurs ne l’ont pas voulu turbulente. Ils ont préféré l’élever à l’école du bien-être de la tranquillité, incontournables en ce moment sur la planète auto.

Châssis, direction et train avant nous rappellent sans délai ni précaution le caractère familial de ce nouveau pion essentiel de la stratégie Kia, et ce n’est peut-être pas plus mal comme ça. D’autant que voyager à son bord, avec un confort de limousine ou presque, une habitabilité record et un silence de fonctionnement épatant est un vrai petit luxe qu’il serait malvenu de froisser.

Mariage osé

Comme ses sœurs de « l’EV collection », la 4, dont les premières livraisons devraient intervenir à la fin de l’année, affiche un design emprunté à l’audace des concept cars avant-gardistes dans l’esprit « Opposites United », l’alliance des contraires. À la fois épuré et marqué. Pour les uns c’est le coup de cœur foudroyant, pour les autres, l’insaisissable inquiétude de se voir rouler aujourd’hui dans une auto de demain… Le mariage osé des hanches galbées et des coups de hache fait toujours son petit effet, le résultat peut encore surprendre, nous l’adoptons sans réserve.

Pas de folie dans l’habitacle où l’on retrouve l’ambiance de l’EV 3 avec des matériaux bien choisis (souvent recyclés pour ceux que ça intéresse). La dalle immense (ou plutôt « les » dalles puisque celle de l’infodivertissement et celle de l’instrumentation, 12’’3 chacune, sont séparées par l’écran de la clim) occupe toute la planche de bord. Spectaculaire et très vite apprivoisée.

 

Taillée pour les longues balades

Le système audio Harman Kardon avec huit haut-parleurs, un caisson de basse et un amplificateur externe autorise l’écoute de « La Mort d’Orion », « Dead Flowers » ou des plaintes sacrées de l’éternel Camaron dans des conditions « émouvantes ». Enfin, le confort des sièges (ferme, on ne va pas s’en plaindre) et l’incroyable place à l’arrière permettent à la berline d’envisager de longs voyages en toute confiance.

Ça tombe bien, l’EV4, qui partage avec l’EV 3, l’EV6 mais aussi le Hyundai Ioniq 5 la plate-forme E-GMP du groupe asiatique, adore l’autoroute. Avec la « grosse » batterie de 81,4 kWh (l’autre est de 58,3 kWh) utiles elle nous promet une balade de 625 kilomètres. À l’issue de notre parcours mixte l’ordinateur de bord affichait un peu plus de 18 kWh/100 km, avec des voies rapides donc mais aussi beaucoup de relief. Des chiffres plutôt encourageants.

De l’allure, de l’autonomie, de la place et toujours la fameuse garantie Kia, sept ans, beaucoup plus qu’une brosse à dents !