September 21, 2025

" C’est l’équivalent de deux piscines olympiques" : le syndicat des eaux lui présente une facture de 9 807 euros

l’essentiel
Une habitante de la commune de Cazères est en guerre avec le syndicat intercommunal des Eaux des Coteaux du Touch (SIECT), qui vient de lui envoyer une facture portant sur une consommation annuelle de 5 187 m3. Il y a visiblement une (grosse) fuite, mais personne ne veut faire le nécessaire pour régler le problème. Et le gaspillage continue depuis des années.

À l’heure où le réchauffement climatique et la raréfaction de la ressource nous imposent économie et sobriété, l’histoire de Maryse Malroux, une habitante de Cazères, mérite le qualificatif “d’abracadabrantesque”. Quand elle a reçu, il y a quelques jours, sa facture d’eau annuelle, Maryse Malroux n’a guère été étonnée de la somme stratosphérique que le Syndicat Intercommunal des Eaux des Coteaux du Touch (SIECT). Soit 9 807 euros précisément correspondant à une consommation de 5 187 m3.

Maryse ne veut pas payer des sommes exorbitantes pour une fuite d’eau qu’elle estime ne pas être de son fait.
Maryse ne veut pas payer des sommes exorbitantes pour une fuite d’eau qu’elle estime ne pas être de son fait.

Pour cause, voilà des années que cette abonnée au réseau public voit défiler des montants faramineux qu’elle a décidé de toute façon de ne pas payer. Mais cette fois, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. ” C’est l’équivalent de deux piscines olympiques, s’exclame-t-elle. Alors que je vis seule, vous comprenez aisément qu’il y a un problème, que j’ai signalé au fournisseur depuis longtemps. Mon compteur tourne comme un moulin, même quand il y a des coupures d’eau générale”.

” Ce n’est pas à moi de payer”

Le diagnostic est connu, il s’agit évidemment d’une grosse fuite repérée par le SIECT depuis plusieurs années sur le tronçon privé de Maryse en aval de son compteur… mais enfoui dans le sous-sol de son voisin. C’est là que les choses se corsent. ” On lui a proposé de s’arranger avec lui pour faire les travaux en échange d’un dégrèvement et, si ce n’était pas possible, qu’elle fasse venir un plombier pour dériver le tuyau et le raccorder directement à son compteur, mais cette dame ne veut pas de ces solutions”, explique un technicien du syndicat des eaux. Car pour Maryse, il n’y a pas de doute. Ce n’est pas à elle de payer. “Si mon compteur général continue de tourner alors qu’il y a une coupure d’eau au réseau, le problème n’est pas chez moi, mais soit dans le compteur, soit dans le réseau en amont. Le distributeur est responsable des canalisations publiques, c’est à lui d’agir”, s’agace-t-elle. Il faut dire que le litige est complexe. La maison de Maryse, chemin de la Voie romaine, est située sur un vaste domaine vendu par le passé à la découpe. D’où les longs linéaires de tuyauteries pour raccorder les différentes résidences à l’eau.

Un dialogue de sourds

“Il y a 15 mètres de tuyaux chez elle et 30 mètres sur le domaine public, précise le technicien, mais la fuite est bien sur la section privée. Nous avons déjà expliqué que nous étions prêts à rapprocher le compteur, mais que nous ferions les travaux quand le nécessaire aura été fait de son côté avec un plombier”. Bref, un dialogue de sourds qui dure depuis maintenant 6 ans, quand la SIECT a repris la régie des eaux de Cazères. Sans que personne ne s’émeuve des dizaines de milliers de m3 d’eau perdus dans la nature.

Un gaspillage un rien choquant par les temps qui courent, quand les préfets imposent des restrictions estivales… Vu la configuration des lieux pourquoi le syndicat intercommunal ne fait-il pas un geste pour en finir une fois pour toutes avec ce pataquès digne de Manon des Sources ? ” On ne peut pas à la fois subir les impayés de cette dame et investir sur le réseau”, élude le technicien. On en est là de ce bras de fer champêtre. Une obstination coupable. Avant de trancher le litige devant le tribunal administratif, chacun devrait peut-être mettre un peu d’eau… dans son vin.

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