September 20, 2025

ENTRETIEN. Montpellier-Stade Toulousain : "Ce soir, on est parti à la mer…" La déception d’Ugo Mola après la correction subie par Toulouse (44-14)

l’essentiel
Ugo Mola n’était “même pas en colère” après cette fessée reçue à Montpellier (44-14), tant les Toulousains n’étaient pas invités dans cette partie. Il a été le seul membre du club stadiste à passer en conférence de presse. Les “rouge et noir” sont rapidement montés dans le bus pour quitter le stade, tête basse.

Ugo, quel est votre sentiment après cette très lourde défaite ?

On est tombé sur bien, bien, bien meilleur que nous ce soir et quand tu ne mets pas les ingrédients, je ne vais pas vous refaire la roue du match de rugby. Je vais évidemment garder mes remarques pour notre vestiaire et notre équipe, notre staff. Parce que Montpellier avait évidemment, lors de cette troisième journée, après avoir perdu contre les deux derniers demi-finalistes, et prendre le champion en titre, un début de calendrier un peu compliqué. Mais je pense qu’ils ont remis les choses dans l’ordre en nous corrigeant. On est tombé sur une bonne équipe. Voire très bonne, qui est très costaud sur les fondamentaux, qui nous a pris dans l’agressivité. Après, on ne va pas refaire l’histoire du rugby qui est quand même d’une simplicité rare quand on ne met pas les ingrédients. De plus, ça fait deux, trois ans, peut-être même quatre, qu’on venait gagner ici avec panache et un état d’esprit assez remarquable. Ce soir, il n’y avait ni le panache ni l’état d’esprit et que mettre le maillot ne suffit pas. Vous n’aurez pas ce soir la punchline qui va bien, vous n’aurez pas ce soir l’agacement qui va bien et qui pourrait faire les choux gras. Il y a juste à se remettre au travail. On joue un match important la semaine prochaine, mais comme ils le sont tous, On vit un début de championnat un peu bizarre, où beaucoup d’équipes imposent leur jeu, en tout cas deux ou trois fois d’affilée, et on va voir ce que ça donne la semaine prochaine.

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Avez-vous l’impression que c’est surtout devant que vous avez sombré dans un premier temps ?

Quand tu prends un carton jaune, que tu prends six ou sept pénalités en mêlée, trois ballons portés, que derrière tu as les mains à la place de la tête et la tête à la place des mains, il manque un truc. Après, à ce jeu, ce qui est quand même une bonne chose, c’est que quand on met de l’énergie, de l’envie et un bon état d’esprit collectif, souvent, tu es récompensé. Donc bravo à Montpellier parce qu’il faut le reconnaître. Nous, peut-être que nos deux premières victoires étaient un leurre. C’était un bout de mon agacement de la semaine dernière. Je ne pense pas qu’on ait joué des équipes dures, en tout cas pas de ce niveau-là comme ce soir. Montpellier, pour moi, fait partie de ceux qui seront difficiles à manœuvrer. Donc, nous, on est avertis. Maintenant, on le sait, on a payé pour comprendre. Et puis, on va se préparer pour la suite. Évidemment, le niveau de déception à la hauteur du club que nous sommes, de l’équipe alignée ce soir… Tout le monde va prendre le temps de bien analyser tout ça, de regarder ses performances. Et puis, on n’a jamais eu trop besoin des autres pour savoir où on en était. Ce qui est sûr, c’est que… En tout cas, ce soir, je ne sais pas où on en était, mais on n’était pas là.

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Avez-vous été déçu de ne pas avoir vu de réaction de la part de vos joueurs ?

Ouais, après, je pense que la succession de fautes t’empêche de revenir à des moments clés. Tu marques un essai à 13 (après les cartons jaune d’Aldegheri et Vergé). Donc, tu vois bien que quand tu rentres un peu d’énergie sur le bord avec un peu de panache, même à 13, tu arrives à marquer. Quand tu es à 15 en fin de première mi-temps, on est proche du ridicule. La bonne nouvelle de la soirée, ce n’est pas que le Stade Toulousain était mauvais, c’est que les vertus de ce sport ne se réinventent pas. Et quand tu ne les respectes pas, t’as beau être le Stade Toulousain, tu pars à la mer. Et donc ce soir, on est partis à la mer, joueurs, staff et le club dans son ensemble. Donc à nous de nous remettre d’aplomb. Et puis forcément, on va se mettre en situation peut-être un peu d’urgence, un peu différente, mais il n’y a rien de… C’est comme ça, ça fait partie de ce sport que parfois, passer à côté, ramasser et être corrigé comme on l’a été ce soir.

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Cette séquence, juste avant la mi-temps, où vous jouez beaucoup, vous déplacez beaucoup le ballon… Au final, il n’y a pas d’essai alors que vous êtes à 5 mètres. C’est un peu le symbole de tout ça ?

Quand tu pédales à côté du vélo, tu pédales à côté du vélo. Tomber sur un tel, un tel, la mêlée est dure, les ballons portés, le jeu au pied. Je crois que les trois premiers jeux au pied, c’est direct, direct et contré. Bon, ça fait beaucoup. Après, pas à la hauteur de ce qu’on est capable de faire, de ce qu’on a déjà montré. Mais à ce jeu, ce qui est terrible, c’est que rien n’est jamais donné et acquis. C’est comme ça, on a beau avoir de grands joueurs sur le terrain internationaux, la base du jeu reste quand même l’énergie, le panache et l’envie que tu y mets collectivement dans un premier temps. Et évidemment, individuellement, ça ne vous a pas échappé. Je ne suis même pas en colère. Autant la semaine dernière, j’étais en colère parce qu’il y avait de quoi sur le contenu et sur la manière dont on s’est un peu parfois précipité ou parfois pas respecté. Autant ce soir, tu passes tellement à côté que ce n’est pas trop gros parce que je pense qu’on est tombé face à une équipe costaud. Mais d’habitude, ce genre d’équipe, on est capable au moins d’être dans le match jusqu’au bout. Là, on n’a pas été dans le match du début à la fin, et la seule petite réaction d’orgueil est à 13.

Est-ce que c’est ça le plus dérangeant, le fait de les avoir mis en garde la semaine dernière, en disant que ça allait cogner ce soir, et que finalement, ils n’ont peut-être pas entendu ce que vous leur avez dit ?

Oui, ni entendu, ni cru. Coach, c’est peut-être parfois avoir raison un peu trop tôt ou avoir raison un peu tard. À vous de juger de la pertinence des propos de la semaine dernière. Je pense que… Je regardais les matchs, quand tu perds contre deux demi-finalistes, contre Bayonne et Toulon, je ne sais pas, vous avez regardé les matchs, ils ne leur échappent à pas grand-chose. Et honnêtement, sur le niveau d’agressivité de combat, ok, ils n’étaient peut-être pas en place sur leur jeu, ok, ce soir, c’est des ballons portés des contres qui les amènent à marquer. Mais c’est une équipe qui est difficile à manœuvrer, qui a une présence physique importante. Et évidemment, on regarde les matchs, on étudie un peu et on était au courant. On était au courant prévenu, mais comme quoi, seuls ceux qui sont sur le terrain peuvent s’en rendre compte. Vous savez, c’est comme les lanceurs d’alerte. Je suis comme un lanceur d’alerte qui n’a pas été entendu. On va se remettre au boulot, comme vous avez entendu mille fois. On va éviter les déclarations intempestives qui pourraient être mal jugées. Je ne vais peut-être comme rarement pas vous envoyer de joueurs ce soir (en conférence de presse). Je pense qu’ils ont besoin de vite prendre le bus et de rentrer à Toulouse. Et puis, on assumera comme on l’a toujours fait tous ensemble, sans tirer sur les uns les autres. Aujourd’hui, c’est la mêlée, les ballons portés, notre pertinence totale qui n’a pas été bonne. Et puis, on va essayer de petit à petit revenir à remettre les choses dans l’ordre, comme on l’a souvent fait. Il y avait longtemps que ça ne nous était pas arrivé à ce niveau-là. mais ça fait partie aussi de la vie d’un club et d’une équipe. Donc, à nous de nous remettre les idées en place le plus rapidement possible.

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