Le château de Foix vient de clore un chantier de réhabilitation d’ampleur, engagé en 2016 pour un montant global de 11,7 M€. Entre sécurisation, mise en accessibilité et valorisation touristique.
Classé monument historique depuis 1840, le château de Foix poursuit sa renaissance. Vendredi 19 septembre, la forteresse a célébré l’achèvement de la troisième et dernière tranche de son vaste chantier de réhabilitation, engagé en 2016 pour un montant global de 11,7 millions d’euros. Cette ultime phase, close en septembre, représente à elle seule un investissement de 3,9 millions d’euros.
“Si les anciens bâtisseurs maniaient le ciseau et l’herminette, les nôtres ont employé des grues, du mortier et même des hélicoptères, une innovation technique qui aurait sans doute intrigué nos ancêtres”, a alors lancé Raymond Berdou, président du Service d’Exploitation des Sites Touristiques de l’Ariège (SESTA).
“Permettre aux plus vulnérables d’accéder aux hauteurs du château”
Parmi les avancées majeures, la création d’un deuxième ascenseur constitue une petite révolution. Le château de Foix n’en était pas à son premier équipement : un premier ascenseur, inauguré en 2019, facilitait déjà l’ascension des 60 mètres de dénivelé que représente le chemin pavé menant à la forteresse. Mais celui-ci ne couvrait qu’un tiers de la montée. Livré il y a quelques jours à peine, le second ascenseur vient désormais compléter l’accès et permet de franchir une nouvelle étape, offrant aux visiteurs une arrivée spectaculaire au cœur de la citadelle. Une prouesse technique, puisque la cage d’ascenseur est directement ancrée dans le rocher.
“La réception de ces travaux, c’est un moment historique qu’on attendait depuis une bonne dizaine d’années, confie Raymond Berdou. Il y a eu un gros travail de consolidation, et la priorité était double : sécuriser la forteresse, fragilisée par le temps, et la rendre accessible au plus grand nombre.”
Ascenseur creusé dans la roche, restructuration du châtelet, reprise de l’étanchéité de la toiture, aménagement de nouveaux sanitaires, cheminement repensé pour les visiteurs et une sécurité renforcée : autant de travaux qui marquent une étape décisive dans la valorisation et la mise en accessibilité de la citadelle.
Des soutiens financiers à la hauteur du projet
Simon Bertoux, préfet de l’Ariège, a salué “l’achèvement d’un programme de près de 11 millions d’euros qui consolide durablement le château et l’ancre dans le temps”. Le représentant de l’État a rappelé que le ministère de la Culture avait assuré près d’un tiers du financement, complété par des fonds européens. “L’Europe apporte des choses concrètes dans nos territoires, et ces travaux en sont la preuve.”
La Région Occitanie, également mobilisée, a fortement soutenu ce chantier. “C’est l’un des plus gros dossiers régionaux, avec près de 4,5 millions d’euros financés par l’Europe et la Région”, souligne Kamel Chibli, vice-président du Conseil régional. “Le château de Foix figure parmi les 48 sites emblématiques d’Occitanie. Sa renommée internationale et son rôle stratégique dans l’histoire en font un atout touristique majeur pour nos territoires de montagne.”
Une candidature à l’UNESCO en ligne de mire
Au-delà de la dimension patrimoniale et touristique, le château de Foix s’inscrit dans un projet d’envergure internationale.
“Ce site remarquable fait partie d’une candidature UNESCO transfrontalière, portée conjointement par la France, l’Espagne et l’Andorre”, a rappelé le préfet. Un dossier suivi de près par l’État.
La sécurité incendie renforcée
En partenariat avec le SDIS 09, un point d’eau stratégique a été aménagé sur la terrasse des trébuchets afin de réduire le temps d’intervention des pompiers en cas d’incendie. “Des essais ont déjà été réalisés par le SDIS : il est désormais possible de raccorder directement des lances à incendie pour protéger le site contre le risque de feu. Peut-être qu’un jour, ce réseau pourra être étendu pour alimenter le château en eau potable et en assainissement. Quoi qu’il en soit, c’est une étape supplémentaire franchie grâce à ce chantier”, souligne Thomas Cantin, directeur des travaux pour le département. Par ailleurs, un important travail a été mené en parallèle avec la DRAC afin d’intégrer les différents travaux tout en conservant la valeur patrimoniale du site, indique le département. L’ensemble des travaux ont été soumis aux règles qui s’appliquent aux monuments historiques classés. Cette troisième et dernière tranche de travaux a débuté en janvier 2024 et s’est terminée en juillet 2025.