À Toulouse, l’immeuble du 73 rue de Bayard, ravagé par un impressionnant incendie en 2019, est en pleine reconstruction depuis un an. Les travaux, évalués à 17 millions d’euros, doivent s’achever en juillet 2026.
Ravagé dans la nuit du 9 au 10 janvier 2019, l’incendie d’immeuble au 73 rue de Bayard, à Toulouse, avait fait une vingtaine de blessés et laissé ses habitants sans solution durable de relogement. Situé face à la gare Matabiau, ce bâtiment emblématique est resté marqué par le sinistre plusieurs années. Après une longue phase de sécurisation et d’expertises, les travaux de reconstruction ont démarré il y a un an et doivent s’achever en 2026.

Aujourd’hui, deux zones structurent le chantier : la partie enfumée, déjà remise aux normes, et la partie détruite, où la toiture a été refaite et les cloisons installées. “Nous sommes hors d’eau, bientôt hors d’air : les menuiseries seront posées d’ici deux semaines”, indique Guillaume Porcario, patron de SOGEM, syndic en charge du dossier.
17 millions d’euros de budget
“On parle d’un chantier de reconstruction à 17 millions d’euros”, souligne le syndic. L’assurance couvre une grande partie, mais “certains copropriétaires doivent contribuer financièrement”, précise-t-il.
Pour gérer ce budget, SOGEM a constitué un groupement d’entreprises piloté par Comminges Bâtiment. “C’était trop complexe pour de petites structures. Nous avons mobilisé une dizaine de sociétés locales capables de suivre un tel chantier”, explique Guillaume Porcario.

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Des contraintes techniques multiples
“Parfois, il est plus simple de rebâtir un immeuble rasé que de reconstruire un immeuble partiellement détruit”, reconnaît-il. Les ouvriers doivent composer avec des structures différentes : planchers bois d’un côté, béton de l’autre. Des poutres calcinées découvertes tardivement ont aussi obligé à revoir les plans.

S’y ajoutent des contraintes patrimoniales. Les architectes des Bâtiments de France et le service urbanisme ont imposé plusieurs adaptations. “Chaque modification impose de nouvelles expertises et un retour vers l’assurance”, poursuit-il.
Fin de travaux pour juillet 2026
Les façades de l’immeuble devront encore être rénovées dans le cadre du ravalement obligatoire. Mais le calendrier reste fixé : “Les travaux doivent se terminer au 1er juillet 2026, date de remise des clés aux propriétaires”, affirme le syndic.

Si l’immeuble reprend forme, ses anciens occupants n’y vivront sans doute plus. “Après six ans, les quelques personnes ont construit leur vie ailleurs”, note Guillaume Porcario. Beaucoup de locataires avaient résilié leur bail, certains sont partis en province ou à l’étranger. Les propriétaires aussi ont, pour la plupart, tourné la page. Au cœur de la rue de Bayard, l’immeuble incendié poursuit ainsi sa renaissance, entre mémoire d’un drame et promesse d’un nouveau départ.