August 30, 2025

"Plus de galère pour se garer" : la bicyclette bleue ariégeoise dépasse toutes les prévisions

l’essentiel
Quelques mois après son lancement, l’Agglo Vélo connaît un succès fulgurant à Foix et ses alentours. Conçu pour faciliter les trajets du quotidien, il séduit tous les âges, au point de dépasser les attentes. Retour sur ses premiers mois.

Trois mois seulement après son lancement, l’Agglo Vélo s’est imposé comme une petite révolution dans le quotidien des habitants de Foix et de son agglomération. Lancé le 24 mai dernier avec 40 vélos disponibles, le service a immédiatement trouvé preneur : tous les exemplaires sont partis dès le premier jour. Aujourd’hui, la liste d’attente s’allonge et une vingtaine de vélos supplémentaires doivent être déployés d’ici la fin de l’année pour répondre à une demande qui dépasse largement les prévisions initiales.

Le vélo bleu est utilisé par les Fuxéens, mais pas que…
Le vélo bleu est utilisé par les Fuxéens, mais pas que…
DDM – SD

Contrairement à d’autres expériences de location de vélos, ici, pas question de balade dominicale : 87 % des utilisateurs s’en servent pour leurs trajets domicile-travail, et 62 % le font quotidiennement, selon Simon Frisoni, chef de projet mobilités à l’agglomération. En moyenne, chaque vélo parcourt 150 km par mois, avec des pics à plus de 500 km sur deux mois.

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“Chaque vélo, c’est une voiture de moins dans les rues de Foix”, insiste Francis Authié, vice-président de l’Agglo Foix-Varilhes. “Et surtout, il ne s’agit pas de loisir : c’est un véritable outil de mobilité quotidienne. On est exactement dans l’objectif que nous nous étions fixé.”

“Je peux tout faire sans perdre de temps”

Si 35 % des utilisateurs viennent de Foix, la majorité réside dans les communes voisines comme celles de Verniolle jusqu’à Saint-Paul-de-Jarrat, et pédale désormais pour rejoindre le chef-lieu. Le service séduit autant les actifs que les retraités, hommes et femmes à parts égales.

“J’ai vu des parents m’expliquer que le vélo et la remorque leur permettaient enfin d’emmener leurs enfants à l’école sans stress”, raconte Noémie Anselme, salariée de la Maison des mobilités. “Un monsieur m’a dit : ‘Avant, je devais prendre ma voiture et chercher une place. Maintenant à vélo, je peux tout faire sans perdre de temps.'”

La salariée raconte même que certains utilisent les vélos dans leur cadre professionnel : “Une infirmière libérale a loué le vélo longtail. Elle arrive à faire sa tournée avec le bicycle, et tout son matériel à l’arrière. Pas tous les jours bien sûr, mais assez pour dire que c’est crédible et efficace.”

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Un vélo pour tous

Géré par la Maison des mobilités, l’Agglo Vélo ne se limite pas à la mise à disposition d’un deux-roues. Entretien, réparations, accessoires – sacoches, porte-bébés, remorques – et accompagnement à l’usage font partie du package, pour un tarif de 40 euros par mois.

“On fournit un vrai kit : chargeur, gilet, bombe anticrevaison, antivol, casque… L’idée est que les gens n’aient pas d’excuse pour ne pas l’utiliser”, explique Noémie Anselme. Et l’objectif est clair : enclencher un vrai changement. “Au bout d’un an, soit les gens ont pris goût au vélo et passent à l’achat, soit ils reviennent à d’autres modes. Mais au moins, ils auront essayé. C’est une expérimentation qui vise à convaincre”, insiste Francis Authié.

Le succès pousse déjà à élargir le dispositif. Vingt vélos supplémentaires sont attendus, avec une attention particulière pour les publics en difficulté de mobilité – étudiants, demandeurs d’emploi, apprentis. D’autres pistes sont à l’étude : tricycles ou tandems pour personnes en situation de handicap, électrification de vélos adaptés en partenariat avec des associations comme l’APF. “On a été sollicités par des associations de personnes malvoyantes ou en fauteuil : la prochaine étape, c’est de leur trouver des solutions adaptées”, avance Francis Authié.

Vers de nouveaux défis

Reste un défi : l’hiver. Les premiers mois ont bénéficié d’une météo clémente, mais la collectivité observe avec attention si l’usage se maintiendra dans le froid et sous la pluie. “Ceux qui sont convaincus continueront, quitte à s’équiper d’un manteau étanche ou d’un T-shirt de rechange au bureau”, sourit Simon Frisoni.

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En tout cas, le pari paraît d’ores et déjà réussi. “Au bout d’un mois, j’ai vu des utilisateurs me dire que ça leur avait changé la vie : plus de galère pour se garer, moins de temps perdu, et surtout le plaisir de faire du vélo”, se réjouit le chef de projet.

Trois mois après son lancement, l’Agglo Vélo dépasse le simple succès d’estime : il transforme les habitudes, diminue la dépendance à la voiture et renouvelle les perspectives de mobilité sur le territoire. Une petite révolution bleue, solidement installée sur ses deux roues.

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