September 17, 2025

ENTRETIEN. Centres commerciaux : "Pour les galeries marchandes, le mal est profond…"

l’essentiel
Yoan Thyssier, chargé d’études économie et commerce à l’agence d’urbanisme de l’agglomération toulousaine (AUAT), revient sur les difficultés des centres commerciaux et du petit commerce en général en Haute-Garonne.

Peut-on parler de crise pour le modèle des grandes surfaces ?

Non, il est clair que l’offre commerciale et les superficies stagnent, mais on ne peut pas dire que le secteur est en crise. Malgré un contexte national morose, le territoire toulousain affiche même une relative stabilité, avec 16 000 m2 autorisés en commission départementale d’aménagement commercial (CDAC), soit le niveau le plus élevé depuis le Covid. Le stock de surfaces commerciales augmente donc légèrement, avec le projet “Porte des Pyrénées” à Muret qui occupe toujours une place importante. Les galeries marchandes locales, cependant, souffrent avec presque un quart des magasins fermés, soit un taux de vacance de 21 %, contre 16 % au niveau national. Tous les petits commerces de manière générale sont en difficulté.

Comment expliquer justement ces difficultés des galeries marchandes ?

La crise du Covid a accéléré un processus de retour à la proximité dans les centres-villes, avec aussi le développement des ventes en lignes, qui fragilisent le commerce traditionnel. Mais il y a aussi des secteurs qui sont plus particulièrement touchés, comme l’équipement de la maison ou le prêt-à-porter. La stagnation de la consommation des ménages et l’essor de l’e-commerce ont entraîné des baisses de chiffres d’affaires relativement importantes pour un certain nombre d’enseignes traditionnelles qui cherchent désormais à modifier leur stratégie de développement. Le mal est profond.

Le modèle des hypermarchés a-t-il encore un avenir ?

Si le modèle est aujourd’hui en stagnation, cela ne veut pas dire qu’il va disparaître. Mais ce type d’aménagement, consommateur de beaucoup d’espace à la périphérie des villes, est aujourd’hui plus strictement encadré. Au nom de l’environnement notamment. On a parlé de France moche pour décrire les entrées des agglomérations envahies par les hangars géants et les panneaux publicitaires. Il y a aussi le trafic automobile généré. Un grand projet comme celui de Val Tolosa, qui n’a finalement pas vu le jour à Plaisance-du-Touch, ne pourrait certainement plus se faire, ni même se concevoir maintenant.

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