Donald Trump et Vladimir Poutine lors d’une précédente rencontre à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025. DREW ANGERER / AFP
Nouvelle rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump, deux mois après leur sommet non concluant en Alaska. Les présidents américain et russe se verront prochainement, cette fois-ci sur le sol européen, à Budapest. Une annonce surprise faite jeudi 16 octobre au soir, décidée pendant un échange téléphonique entre les deux dirigeants et à la veille d’une entrevue à la Maison-Blanche entre le président américain et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky sur la question de la livraison de missiles américains Tomahawk.
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• D’où vient ce regain de cordialité entre Trump et Poutine ?
Le coup de fil de jeudi marque un regain de cordialité entre les dirigeants américain et russe, dont la relation s’était un peu rafraîchie depuis un sommet le 15 août en Alaska, conclu sans avancées concrètes sur la guerre en Ukraine. Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a jugé que son échange avec Vladimir Poutine avait été « très productif », Moscou parlant d’un entretien « extrêmement franc et empreint de confiance ». Reste que, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov ce vendredi, il y a, avant la rencontre entre les deux dirigeants, de « nombreuses questions » à résoudre. Serguei Lavrov et Marco Rubio, les chefs des diplomaties russe et américaine, « vont s’appeler, se rencontrer et commencer à discuter (…) et il y a de nombreuses questions », a-t-il déclaré.
• Pourquoi organiser cette rencontre en Hongrie ?
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, est le plus proche allié de Donald Trump mais surtout de Vladimir Poutine au sein de l’Union européenne ; il est par ailleurs un critique acharné du soutien occidental à Kiev dans sa guerre contre la Russie.
Vladimir Poutine est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre présumés ce qui imposerait une arrestation sur le sol hongrois dès son arrivée… ce qui a peu de chances d’arriver. En effet, la Hongrie a annoncé son retrait de la CPI, qui sera effectif le 2 juin 2026.
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Ce vendredi, le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjarto a promis que son pays s’assurera que le président russe Vladimir Poutine puisse faire le déplacement en toute sécurité pour rencontrer le président américain Donald Trump. Dans la matinée de ce vendredi, il s’est entretenu au téléphone avec Vladimir Poutine. Le Kremlin a, de son côté, indiqué que « Viktor Orban a exprimé sa volonté de fournir les conditions nécessaires à l’organisation d’un éventuel sommet russo-américain à Budapest ». « Bien sûr, ici en Hongrie, à Budapest, nous sommes prêts à fournir les conditions appropriées pour que les présidents américain et russe puissent tenir des pourparlers dans des circonstances sûres et paisibles », a déclaré Péter Szijjarto lors d’une conférence de presse.
• Qu’en pense l’Union européenne ?
La Commission européenne a accueilli favorablement la perspective d’une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Budapest, à la condition qu’elle fasse « avancer le processus de paix » en Ukraine, selon les mots d’Olof Gill, porte-parole de l’exécutif européen.
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« Nous vivons dans le monde réel », a souligné Olof Gill. « Les réunions ne se déroulent pas toujours dans l’ordre ou le format que nous souhaiterions, mais si elles nous rapprochent d’une paix juste et durable pour l’Ukraine, alors nous devons les accueillir favorablement », a-t-il ajouté.
• Quid de Volodymyr Zelensky ?
Le président ukrainien, reçu à la Maison-Blanche ce vendredi pour la troisième fois depuis le retour de Donald Trump en janvier, s’est insurgé contre l’idée de cette rencontre. « Nous voyons déjà que Moscou se précipite pour reprendre le dialogue dès qu’ils entendent parler de Tomahawk », a-t-il commenté sur X à son arrivée jeudi à Washington. Ces missiles permettraient à l’Ukraine de frapper en profondeur en Russie, au moment où Moscou, à l’entrée de l’hiver, intensifie ses attaques sur les infrastructures énergétiques ennemies.