September 15, 2025

Agriculture de demain : le lycée agricole de Castelnaudary expérimente une écurie et des cultures connectées dans le cadre du projet FAAN

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L’Agricampus de Castelnaudary participe au projet FAAN, doté de 11 millions d’euros pour accélérer la transition agricole. Formations innovantes, élevages connectés et expérimentations grandeur nature font de ce programme un laboratoire de la troisième révolution agricole.

L’Agricampus de Castelnaudary s’inscrit dans le projet FAAN, un programme national ambitieux destiné à accompagner la troisième révolution agricole : celle du numérique, de la robotique et de l’énergie.

Lauréat de l’Appel à manifestation d’intérêt « Compétences et métiers d’avenir », FAAN bénéficie d’un financement de 11 millions d’euros, dont 7 millions de subventions publiques. Le projet, coordonné par l’EPLEFPA d’Ondes, près de Toulouse, rassemble dix-neuf partenaires : cinq établissements d’enseignement agricole (Ondes, Pamiers, Saint-Gaudens, Montpellier et Castelnaudary), des entreprises agricoles, des startups spécialisées dans les nouvelles technologies, des chambres d’agriculture ou encore des constructeurs de matériel agricole.

FAAN repose sur six axes structurants : des formations courtes et diplômantes, un camion mobile de formation, une plateforme régionale de e-learning dédiée aux nouvelles technologies agricoles, des systèmes immersifs en réalité virtuelle et augmentée, ainsi que des expérimentations menées directement sur les exploitations des lycées agricoles.

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Une écurie autonome au cœur de l’expérimentation

À Castelnaudary, le lycée agricole s’est mobilisé sur la mise en place de formations courtes — lancées l’année dernière — et diplômantes, le développement de dispositifs immersifs, mais également l’expérimentation pédagogique où l’établissement intervient sur deux axes emblématiques.

Le premier concerne la production animale connectée, avec la mise en place d’une écurie active où les chevaux évoluent en liberté, équipés de colliers intelligents. Ces dispositifs permettent de suivre leur alimentation, leur santé et leur bien-être en temps réel grâce à des distributeurs automatiques de concentrés, des caméras et des systèmes de pesée intégrés. « L’espace de l’écurie comprendra un grattoir, plusieurs points d’eau, des abris, une zone de roulade avec du sable, et du foin à volonté. C’est un espace ludique, où le cheval est autonome », explique Céline Mariotto, chargée de projet FAAN à l’Agricampus de Castelnaudary. Cette expérimentation s’accompagne d’un pâturage partagé avec un troupeau de soixante-dix brebis.

L’écurie active.
L’écurie active.
Céline Mariotto

Le second axe porte sur l’agriculture biologique de conservation des sols. Deux hectares seront recouverts de blé et de luzerne en interrangs afin de réduire le travail du sol, limiter la prolifération des mauvaises herbes et améliorer la fertilité grâce à l’apport naturel d’azote. L’enjeu est également technique, puisqu’il s’agit de développer des outils de précision capables de faucher la luzerne sans endommager les cultures de blé.

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Des expérimentations variées dans chaque établissement

Par ailleurs, les cinq établissements agricoles du projet FAAN mènent des expérimentations complémentaires, chacune adaptée à leurs spécialités. « Pamiers travaille sur des serres bioclimatiques, autonomes, où seront cultivées des plantes médicinales ainsi que du thé et des graines de chia. Cela permet de gérer le climat à l’intérieur des serres et les différentes cultures, afin d’obtenir un bon rendement », souligne Céline Mariotto. Saint-Gaudens, de son côté, avance sur l’élevage bovin connecté avec des colliers GPS et des clôtures virtuelles développées en partenariat avec une startup locale.

Attirer et former les agriculteurs de demain

Le projet FAAN, en accompagnant la troisième révolution agricole, répond à un besoin de plus en plus pressant. « Nous souhaitons attirer de nouveaux jeunes agriculteurs, rendre le métier plus attractif, et miser sur les nouvelles technologies. Le secteur est en crise, étant donné que de nombreux agriculteurs partiront bientôt à la retraite, et la relève n’est pas forcément assurée », avance Céline Mariotto.

Elle souligne également la réduction de la pénibilité des tâches agricoles, l’optimisation de l’utilisation des ressources en eau et l’amélioration du bien-être animal, pour un rendement identique voire supérieur.

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