Le coureur des Hautes-Pyrénées, 4e du contre-la-montre disputé ce jeudi 11 septembre à Valladolid (18e étape), témoigne du climat de tension qui touche actuellement le Tour d’Espagne cycliste, qui s’achève ce dimanche à Madrid.
Bruno Armirail n’oubliera pas de sitôt ce jeudi 11 septembre 2025, contre-la-montre de Valladolid, sur le Tour d’Espagne cycliste. Le coureur de Decathlon-AG2R La Mondiale, champion de France de la spécialité, a pris une belle quatrième place lors de cette18e étape. Mais plus que son classement, c’est l’ambiance pesante et les incidents liés aux manifestations pro-palestiniennes qui resteront gravés dans sa mémoire.
Depuis le départ de la cinquième étape, la Vuelta est rythmée par des actions militantes visant l’équipe Israel-Premier Tech, contestée pour sa présence dans le peloton. Les organisateurs ont même été contraints de raccourcir plusieurs parcours, dont ce contre-la-montre initialement prévu sur 27,2 kilomètres et finalement réduit à 12,2 kilomètres pour des raisons de sécurité. Un contexte lourd, qui a fini par toucher directement le coureur haut-pyrénéen.
En las fiestas populares del pueblo vasco de Artziniega han recreado lo que está pasando en la Vuelta con las protestas en solidaridad con Palestina. Grandes. pic.twitter.com/BohD25GqUT
— Fonsi Loaiza (@FonsiLoaiza) September 7, 2025
À l’arrivée, Armirail n’a pas caché son malaise. “Je suis parti fort, mais je me suis fait deux frayeurs avec les manifestants, a-t-il raconté à nos confrères d’RMC Sport. Notre voiture ressemble un peu à celle d’Israel (Premier Tech), peut-être qu’ils ont cru que j’étais un gars d’Israel, je ne sais pas. J’ai vu vraiment les drapeaux sur moi, ça fait un peu peur. Mais il ne fallait pas se déconcentrer.”

Une scène qui en dit long sur le climat anxiogène régnant actuellement en Espagne. Deux personnes ont d’ailleurs été interpellées jeudi, après avoir tenté de bloquer un coureur en enjambant les barrières de sécurité. La tension est montée d’un cran jour après jour, poussant les autorités à déployer des moyens policiers considérables pour sécuriser les dernières étapes, jusqu’à l’arrivée de Madrid.
Armirail, lui, préfère se concentrer sur le sport, même si l’épisode l’a marqué. Avec seulement deux secondes de retard sur le podium du jour, il sait qu’il avait les jambes pour faire encore mieux. “Franchement, ça aurait été plus long, j’aurais tenu le même effort sans problème. La forme est là. C’est bien avant l’étape de samedi, qui offrira une belle bagarre. Il reste encore quelques échéances, donc, c’est plutôt encourageant.”
Le coureur de 31 ans, qui rejoindra la formation Visma-Lease a Bike la saison prochaine, veut retenir le positif malgré un climat tendu. Mais son témoignage illustre la difficulté pour les coureurs de rester totalement concentrés alors que la course est perturbée quotidiennement par des manifestations.
Ce vendredi, 19e étape entre Rueda et Guijuelo (161,9 km). Un parcours réservé aux sprinteurs.