Le classement annuel des entreprises d’Occitanie laisse apparaître des chiffres d’affaires en baisse dans presque tous les secteurs. L’instabilité politique plombe confiance et consommation.
Hors de l’aéronautique point de salut. C’est le constat un peu amer qu’ont tiré ce jeudi 11 septembre les grands acteurs de l’économie toulousaine. À l’occasion de la publication par le Medef de la 38ème édition du Top Eco qui classe les 1 200 premières entreprises d’Occitanie par chiffre d’affaires, les différentes branches ont livré un bilan de leur secteur d’activité.
La rénovation énergétique plonge de 50 %
La construction neuve sur la métropole toulousaine ne livrera que 7 000 logements en 2025 contre 9 000 à 10 000 unités avant crise. “Nous sommes sur un plancher très bas anormalement long à cause pour beaucoup de l’instabilité politique et du manque de visibilité” a regretté Mathieu Roudié, le président de la Fédération du bâtiment 31. Sur le marché de la rénovation ce n’est pas mieux avec un effondrement de 50 % de la rénovation énergétique (panneaux photovoltaïques…). Mathieu Roudié ne décolère pas : “À cause des stop and go du gouvernement : depuis 2020, on a connu quinze versions de MaPrimRenov’ ce qui a achevé la filière”.
Même le numérique marque le pas
Les entreprises du numérique, après 15 ans de croissance à + 5 %, marquent le pas. Si les éditeurs de logiciels se portent bien (+ 8 %) les entreprises de services numériques sont à 0 % de croissance. Les contrats d’alternance dans le secteur ont reculé de 28 % en Occitanie. En cause : les grands donneurs d’ordre de l’aéronautique qui ont fortement ralenti leurs nouveaux projets numériques.
Commerce et restauration victimes du pouvoir d’achat
Dans les transports, les volumes transportés sont en baisse tout comme les prix alors que 44 % des entreprises du secteur font face à des tensions de trésorerie. Le commerce, lui, affiche + 7 à + 10 % des défaillances d’entreprises alors que la restauration voit son chiffre d’affaires reculer de 20 %. “ La fréquentation et le panier moyen baissent à cause des tensions sur le pouvoir d’achat. Les ménages n’ont plus les marges de manœuvre pour aller au restaurant” constate Thomas Fantini, le président de l’Umih 31 le syndicat des cafés hôtels-restaurants.
L’aéronautique sourit, l’automobile s’inquiète
Dans ce tableau, la métallurgie tirée par l’aéronautique dont les cadences de production sont en hausse affiche + 4,5 % de croissance (+ 6 % uniquement pour l’aéronautique). Les trésoreries sont équilibrées “mais les marges sont faibles” prévient Didier Katzenmayer. Mais la métallurgie ne se limite pas à l’aéronautique : elle inclut aussi la filière automobile qui, elle, subit une transformation douloureuse. “Le bassin aveyronnais cherche des pistes de reconversion pour l’usine Bosch. Tout le secteur est en décroissance” a alerté le président de l’UIMM Occitanie.