Le Parlement européen, ce mercredi 10 septembre. PASCAL BASTIEN/AP/SIPA
Le militant ultra-conservateur Charlie Kirk, assassiné aux Etats-Unis, méritait-il une minute de silence au Parlement européen ? Le refus de cet hommage, réclamé par l’extrême droite, a provoqué des tensions dans l’hémicycle ce jeudi 11 septembre.
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Le meurtre de ce fidèle allié de Donald Trump, touché par une balle au cou lors d’une réunion publique, a provoqué un vif émoi, des deux côtés de l’Atlantique.
A l’instar du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, pour une fois présent à Bruxelles, et qui a réagi sur X, en attaquant « la rhétorique déshumanisante de la gauche et son intolérance » :
« Plus personne ne peut ignorer ce poison qui ronge nos sociétés démocratiques. »
L’extrême droite européenne, qui cultive de très bonnes relations avec la galaxie Trump, a proposé une minute de silence au Parlement européen en sa mémoire, comme cela avait été fait au Congrès américain.
« Notre droit à la liberté d’expression ne peut pas être anéanti », a affirmé l’élu suédois Charlie Weimers en réclamant cet hommage. Mais lorsque l’eurodéputé s’est levé pour observer cette minute de silence, il a été interrompu par la présidente de la séance, la maltaise Roberta Metsola, qui lui a rappelé que cette motion avait été refusée au préalable pour des raisons pratiques.
« Etre honoré par notre parlement, c’est une autre histoire »
Les eurodéputés de son groupe ont vivement protesté en tapant de façon répétée sur leurs bureaux. Quand le reste de l’hémicycle a au contraire applaudi la présidente de séance.
Interrogé par l’AFP, l’élu suédois a dénoncé un « biais » du Parlement européen, rappelant que la mémoire de l’Afro-Américain George Floyd, tué sous le genou d’un policier en mai 2020, avait, elle, été honorée au Parlement européen.
« Charlie Kirk ne méritait pas de mourir », lui a répondu l’eurodéputée centriste (Renew) Nathalie Loiseau, proche d’Emmanuel Macron. « Quant à savoir s’il méritait d’être honoré par notre parlement, c’est une autre histoire », a-t-elle estimé, en renvoyant vers d’anciennes publications du militant américain, qui critiquait vivement le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Sollicitée sur cette question, la Commission européenne a dit « condamner toutes les formes de violence et présenter ses sincères condoléances à la famille de la victime ».
L’épisode est depuis relayé massivement sur les réseaux sociaux par l’extrême droite qui accuse « la gauche » d’avoir refusé de se lever pour une minute de silence.
Rappelons tout de même que la présidente de séance, Roberta Metsola, est membre du PPE, la droite européenne…