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Le Nouvel Obs avec AFP
Les prisonniers politiques (de gauche à droite) Igor Lossik, Vladimir Tsyganovich, Sergei Tikhanovski et Mikola Statkevich, dans une prison à Gomel (Biélorussie), le 14 décembre 2021. SERGEI KHOLODILIN / AFP
La Biélorussie a libéré ce jeudi 11 septembre 52 prisonniers politiques, dont l’opposant historique Mikola Statkevitch, à la suite d’efforts de médiation américains, ont indiqué un responsable, des médias et une ONG. « 52 prisonniers ont franchi en toute sécurité la frontière lituanienne depuis la Biélorussie, laissant derrière eux les barbelés, les fenêtres munies de grilles et la peur constante », a écrit sur X le président lituanien Gitanas Nauseda.
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Selon l’agence de presse étatique biélorusse Belta, aux côtés de Biélorusses, 14 étrangers ont ainsi retrouvé la liberté, dont six Lituaniens, deux Lettons, deux Polonais, deux Allemands, un Français et un Britannique.
Lors d’une conférence de presse, Gitanas Nauseda a précisé que parmi les personnes libérées se trouvaient « des figures de l’opposition, des journalistes et des participants à des manifestations ». Il s’est déclaré « profondément reconnaissant envers les États-Unis et personnellement envers le président Donald Trump pour leurs efforts continus en faveur de la libération des prisonniers politiques ».
Levée des sanctions américaines
Selon l’ONG Viasna, qui documente les persécutions politiques en Biélorussie, Mikola Statkevitch, un opposant historique au président Alexandre Loukachenko, fait partie des personnes libérées. Depuis 1999, il avait été emprisonné à plusieurs reprises avant d’être arrêté en mai 2020 puis condamné à 14 ans de prison. Depuis deux ans et demi, il était détenu au secret et ses proches ne recevaient plus de nouvelles de lui.
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Selon le média d’opposition biélorusse Nacha Niva, il aurait refusé, pour l’heure, avec d’autres militants libérés, de quitter la Biélorussie et se trouverait dans la zone entre la frontière biélorusse et lituanienne. Parmi les personnes libérées figure également la ressortissante lituanienne Elena Ramanauskiene, emprisonnée en Biélorussie l’année dernière pour espionnage, selon le président Gitanas Nauseda.
Le média RFE/RL a aussi rapporté la libération de son journaliste Igor Lossik après cinq ans de détention pour des accusations qu’il dénonce comme de nature politique. Ces libérations interviennent dans la foulée de la visite ce jeudi en Biélorussie d’un responsable américain, John Cole, envoyé spécial adjoint auprès du président Donald Trump.
John Cole a annoncé à la télévision d’Etat locale que Washington levait les sanctions contre la compagnie aérienne nationale de la Biélorussie, Belavia. « À partir de maintenant, nous levons les sanctions contre Belavia. Pour le moment, elles sont levées », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec le président Alexandre Loukachenko, un proche allié de Moscou. La Biélorussie a procédé à plusieurs libérations de prisonniers politiques ces dernières années. En juin, 14 d’entre eux avaient retrouvé la liberté, dont Sergueï Tikhanovski, le mari de Svetlana Tikhanovskaïa, la cheffe de file de l’opposition biélorusse en exil.