September 8, 2025

Rodez. Le Mercorsur et les prédateurs agitent la rentrée

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Pour sa rentrée syndicale, la FDSEA fait part de ses inquiétudes à l’échelle européenne et la prédation.

Les rentrées se suivent et se ressemblent à la FDSEA. “Il y a toujours autant d’incertitude”, glisse Germain Alberspy, président de la section Ovins lait lors du point presse de rentrée hier à la chambre d’agriculture de Rodez. Et ce n’est pas l’actualité nationale qui fera mentir ce constat. Quant aux sujets d’inquiétudes, ils ont hélas un air de déjà-vu. “Le président Macron s’est voulu rassurant sur la politique agricole commune (Pac) lors de sa visite cet été à Roquefort. Or, les 20 % de baisse annoncée du budget agricole par la commission européenne montre un désengagement clair, inacceptable à l’heure où l’avenir est plus que jamais stratégique face aux défis alimentaires, climatiques et énergétiques”, dit Marie-Amélie Viargues, présidente FDSEA.

Mauvais signal

“Avec l’inflation, la baisse est encore plus importante. Cette baisse est un mauvais signal envoyé quand on parle de souveraineté. C’est un mauvais signal envoyé à la société en général. Nous serons aussi attentifs à l’ICHN (indemnité compensatoire de handicaps naturels, NDLR)”, ajoute Germain Albespy.

Mercosur : accord toxique

Autre sujet d’inquiétude qui se joue à l’échelle européenne, l’accord du Mercosur. “Nous réaffirmons avec force notre opposition à cet accord de libre-échange. L’agriculture ne doit pas être la variable d’ajustement de cet accord qui est toxique. Si c’est le cas, c’est une catastrophe pour l’agriculture. On en appelle aux consommateurs, acheter local. La position de la France reste contre mais on attend une vraie affirmation. Macron a annoncé une minorité bloquante mais on craint la manœuvre politique et on ne croit pas aux clauses miroirs, les normes ne sont pas les mêmes.”

Autre sujet, plus local, abordé par les représentants de la FDSEA en Aveyron, celui de la prédation. Les deux représentants se réjouissent d’abord du loup abattu fin août à Sévérac qui fait dix-sept victimes en trois attaques. “Cela porte ses fruits et on salue le travail des louvetiers. Un loup tombe et un troupeau est tranquille. Il faut réapprendre au loup à avoir peur de l’homme”. Chiffres à l’appui : 266 victimes “loup non écarté” en 2023, 232 en 2024. “Nous sommes sur des tendances identiques cette année, cela confirme le danger du loup pour nos fermes. On n’est pas un libre-service pour les loups”, dit Germain Albespy avec le sens de la formule.

Statut du vautour en question

La prédation concerne aussi les vautours. “Comme pour le loup, on relève aussi un problème de comptage. Il faut prendre en compte la densité car le vautour vit surtout chez nous avec des signalements entre 25 et 70 par an, le massif Central, et depuis deux trois ans, les Pyrénées où les vautours ont attaqué des vaches qui vêlent dans les plaines.” Problème de comptage, absence d’indemnisation, sans parler des conséquences sanitaires sur les plans d’eau, la FDSEA demande de revoir le statut du vautour.

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