La président de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président américain Donald Trump à Turnberry, en Ecosse, le 27 juillet, lors de l’annonce de l’accord commercial entre l’Union européenne et les Etats-Unis. BRENDAN SMIALOWSKI/AFP
C’était l’image la plus cruelle d’un été meurtrier pour la crédibilité de l’Union européenne (UE). Le 27 juillet, au golf Trump Turnberry, dans le sud de l’Ecosse, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen était enfin reçue par le président américain, qui jusque-là ne la considérait pas comme une interlocutrice de son niveau. Le fruit de quatre mois de négociations commerciales acharnées entre Washington et Bruxelles : 15 % de droits de douane imposés unilatéralement par les Etats-Unis aux produits venus de l’UE, et des centaines de milliards d’euros de promesses d’investissements européens outre-Atlantique. En guise de photo souvenir, le sourire figé de l’Allemande, penchée dans une position inconfortable, sa main écrasée dans celle d’un Trump impassible, droit comme un i, ostensiblement dominateur. Et cet échange lunaire : « On sait que vous êtes un négociateur coriace », flatte la présidente de l’exécutif européen, comme intimidée. « Mais juste !, réplique l’ex-magnat de l’immobilier. Même si c’est moins important. »
Cette mise en scène humiliante a arraché des cris d’orfraie à la plupart des observateurs européens. « Ce n’est pas un “deal” mais une imposition, fulmine Josep Borrell, l’ancien chef de la diplomatie de l’UE. Nous sommes arrivés en disant : “On est là, où on signe ?” Nous n’avons pas voulu nous bat…

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