Un officier de police à Paris, le 5 février 2025. PATRICK FOUQUE / PHOTO12 VIA AFP
Quatre hommes, soupçonnés d’être impliqués dans un projet d’action à l’encontre d’un opposant russe, ont été interpellés et placés en garde à vue, a indiqué ce jeudi 16 octobre à l’AFP le parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant une information du « Parisien ».
Ce jeudi, « une information judiciaire a été ouverte par le parquet national antiterroriste du chef de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes », a-t-il expliqué.
• Le militant Vladimir Ossetchkine visé
Selon « le Parisien », ce « projet d’élimination » visait « Vladimir Ossetchkine, un militant russe considéré comme un lanceur d’alerte symbole de la résistance contre le pouvoir de Vladimir Poutine ». Créateur du site Gulagu.net, Vladimir Ossetchkine s’est fait connaître en publiant des vidéos dénonçant la torture dans les prisons russes, entraînant le limogeage du chef de l’autorité pénitentiaire. Il est également, selon « le Parisien », un homme d’affaires « dont l’honnêteté est remise en question ».
Il est protégé par la police depuis 2022 en raison de menaces d’assassinat qu’il attribue aux services secrets russes. Il avait alors expliqué à l’AFP qu’il avait « remarqué un point rouge [pouvant être un viseur laser, NDLR] qui bougeait sur la balustrade de l’une des terrasses et qui se dirigeait ensuite vers [lui] sur le mur ». « Nous avons éteint la lumière, nous nous sommes couchés par terre, avons fermé les volets et appelé la police », avait relaté Vladimir Ossetchkine, qui avait évoqué des tirs d’arme à feu. « Quand la police est venue, ils sont entrés dans la maison de l’autre côté et quand ils ont essayé d’ouvrir le volet d’un des balcons, ils ont aussi entendu des tirs, ils ont ensuite interrogé des voisins qui ont aussi entendu ces tirs. »
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Cette fois, « le Parisien » fait état de « repérages » effectués au domicile de cet opposant, à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Selon le quotidien, des vidéos ont été retrouvées sur le téléphone d’un des suspects, « considéré comme le meneur de la mission », montrant des plans de l’immeuble où réside sa cible.
• Quatre hommes âgés de 26 à 38 ans interpellés
Le Pnat a demandé la mise en examen et le placement en détention provisoire de ces quatre hommes, âgés de 26 à 38 ans et interpellés lundi en région parisienne et en Loire-Atlantique. Selon « le Parisien », les quatre hommes sont de nationalités « française et daghestanaise [une région de Russie, NDLR] ». Le Pnat précise qu’une enquête préliminaire avait été ouverte le 19 septembre concernant ce projet d’action visant un opposant russe et qu’elle avait été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
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• Un commanditaire inconnu, les regards tournés vers Moscou
Les investigations doivent désormais déterminer le projet précis fomenté par ces hommes et l’identité du ou des commanditaires du contrat. D’après les informations du « Parisien », les suspects ont déclaré lors de leur garde à vue ignorer qui les avait missionnés ou ont assuré avoir été manipulés. Le quotidien assure que, pour la DGSI, la préparation de l’assassinat pourrait avoir été pilotée par les services secrets russes, comme le FSB et le GRU.