September 6, 2025

Le thon à la cantine fait polémique : pourquoi plusieurs mairies l’ont rayé du menu ?

l’essentiel
Face aux alertes sur la contamination du thon au mercure, huit grandes villes, dont Paris et Lyon, ont décidé de bannir ce poisson des cantines scolaires. Une décision qui relance le débat sur des normes jugées trop contraignantes sur ce produit.

Huit grandes villes, représentant plus de 3,5 millions d’habitants, dont Paris et Lyon, ont décidé de retirer le thon des cantines scolaires pour cette rentrée scolaire. L’objectif affiché est de protéger les enfants d’une exposition jugée trop élevée au mercure.

L’alerte avait été donnée en octobre 2024. Deux ONG, Bloom et Foodwatch, avaient fait tester 148 boîtes de thon en conserve par un laboratoire indépendant. 100 % présentaient des traces de mercure, substance que l’Organisation mondiale de la santé classe parmi les dix plus dangereuses pour la santé publique.

Les mairies montent au créneau

Critiquant l’inaction des pouvoirs publics depuis cette étude, les villes signataires – parmi lesquelles Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), Bègles (Gironde), Grenoble, Lille, Montpellier ou encore Rennes – annoncent donc qu’aucun produit à base de thon ne figurera désormais dans les menus scolaires.

Les ONG pointent du doigt un seuil trop permissif. Pour le thon, la limite réglementaire a été fixée à 1 mg/kg, mais ce calcul est fait sur le produit frais. Dans une conserve, où la chair est déshydratée, la concentration grimpe, selon Bloom, jusqu’à 2,7 mg/kg. “Les enfants, premières victimes de cette norme inadaptée, peuvent rapidement dépasser la dose hebdomadaire tolérable”, alertent les collectivités dans un communiqué.

Les industriels s’insurgent

En comparaison, d’autres poissons comme le cabillaud ou l’anchois ne doivent pas dépasser 0,3 mg/kg. Les huit mairies exigent donc que cette valeur plus stricte s’applique aussi au thon avant d’envisager son retour dans les cantines.

Face à la polémique, les industriels de la conserve assurent respecter les règles. “Aucun produit mis sur le marché ne dépasse le seuil réglementaire de 1 mg/kg”, défend la Fédération des industries d’aliments conservés. Elle critique la méthodologie des ONG et rappelle avoir publié en janvier les résultats de contrôles menés sur huit ans, concluant à des taux en moyenne trois fois inférieurs à la limite officielle.

Le bras de fer entre collectivités, associations et industriels s’annonce donc encore long. En attendant, les enfants des écoles concernées devront se passer de thon à la cantine.

source

TAGS: