“L’arracheur de kippa” serait en passe d’être identifié. Il se serait exhibé en faisant un salut nazi via ses réseaux sociaux. Ce que l’on sait.
Barbe fournie, casquette à l’envers, type caucasien âgé entre 20 et 30 ans, il s’exhibe sur TikTok en faisant un salut nazi. Une veille sur les réseaux sociaux permet d’en savoir plus sur l’affaire qui a fait scandale à Toulouse. Dans cette ville où des enfants ont été assassinés parce qu’ils étaient juifs en 2012, un homme a arboré un maillot de l’équipe de football de l’Allemagne floqué de l’inscription : “arracheur de kippa”. Geste à forte connotation antisémite.
Il pourrait bien être aussi l’auteur de cette vidéo sur TikTok, bras tendu, sous le pseudo “Lastiinade”, laissant peu de doute sur l’idéologie véhiculée. Son compte Instagram colporte-t-il les mêmes idées ? Il est référencé sous le pseudo @Stiino911, accompagné d’un emoji d’aigle et d’un drapeau polonais au moment où nous le consultions. Une enquête a été ouverte pour identifier le porteur du maillot de la Mannschaft, qui aurait, selon nos informations, réglé ses consommations par carte bancaire dans le bistrot toulousain. Ce détail pourrait faciliter les investigations policières. L’homme est à, cette heure, toujours activement recherché.
Toulouse indignée
A la vue de son maillot, les réactions ulcérées ont rapidement afflué sur les réseaux sociaux mercredi, émanant de tous les bords politiques toulousains. “L’antisémitisme n’est pas une opinion, mais bien une infraction grave qui est réprimée par le droit français”, a rappelé l’adjoint à la sécurité de la mairie de Toulouse, Emilion Esnault. “Dans une ville meurtrie par l’antisémitisme, un tel message ignoble et dangereux est insupportable”, écrit sur X l’écologiste et ancien candidat aux municipales Antoine Maurice.
À #Toulouse, voir un maillot “arracheur de kippa” est une honte absolue.
Dans une ville meurtrie par l’antisémitisme, un tel message ignoble et dangereux est insupportable.
L’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit : la République doit réagir.#StopAntisémitisme… https://t.co/5Ez3O17fqa— Antoine Maurice (@AntoineMAURICE) September 3, 2025
“Un maillot comme un appel à la haine ! Partout l’antisémitisme doit être combattu !” a tweeté François Piquemal. “Il faut retrouver cet individu et le condamner”, a déclaré le socialiste François Briançon. “L’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est un délit”, a de son côté commenté Julien Léonardelli (RN).
L’antisémitisme n’est pas une opinion, mais bien une infraction grave qui est réprimée par le droit français.
Honte à lui et à ceux qui cautionnent, ou ferment les yeux.
L’antisémitisme n’a pas sa place à Toulouse.https://t.co/ysSc9BKtXU
— Emilion Esnault (@EmilionEsnault) September 3, 2025
Le précédent du maillot floqué “Merah”
L’affaire fait écho à un précédent scandale survenu en janvier 2023, lorsque la photo d’un maillot du TFC floqué “Mohammed Merah” avait circulé sur les réseaux sociaux, provoquant une vive indignation à Toulouse. Deux jeunes adultes avaient alors été arrêtés quelques semaines plus tard, et condamnés pour “apologie du terrorisme”. Une simple recherche en ligne révèle, par ailleurs, l’existence d’un marché “de maillots haineux”, proposant de floquer des slogans, quels qu’ils soient. Les extrémistes de tous bords en profitent, affichant les flocages les plus ignobles : “rafaleur de feuj” ou “Mein Kampf”.