September 21, 2025

Féminicide d’Inès Mecellem : "Elle n’aurait jamais dû mourir", les défaillances de la police et de la justice pointées du doigt après le féminicide

l’essentiel
L’indignation règne au sein des participants de la marche blanche honorant la mémoire d’Inès Mecellem samedi 20 septembre. La jeune femme, morte poignardée, avait alerté à de nombreuses reprises sur le harcèlement et les menaces de mort qu’elle subissait de la part de son ex-compagnon.

Inès Mecellem, 25 ans, avait été retrouvée poignardée de plusieurs coups de couteau à son domicile le 8 septembre dernier. Une marche blanche a été organisée samedi 20 septembre à Poitiers (Vienne).

La victime avait déposé une plainte le 10 juillet, dont des extraits ont été publiés par le journal Le MondeLa travailleuse sociale y faisait état d’étranglements et de viols récurrents par son ex-conjoint.

Elle était retournée au commissariat le 17 juillet, puis les 13, 19 et 28 août, se disant harcelée et menacée de mort.

À lire aussi :
RECIT. Féminicide de Chahinez Daoud : menaces, coups, chantage… Face à un ex-mari “violent” et jaloux, la victime “savait qu’elle allait mourir”

Le 6 septembre, elle avait activé son téléphone grave danger (TGD) alors qu’elle se promenait en centre-ville. Il s’agit d’un dispositif qui permet aux victimes de violences conjugales, se sachant traquées, d’alerter rapidement les forces de l’ordre.

Son ex-compagnon avait alors été interpellé, puis laissé libre. Deux jours après, Inès était retrouvée morte. Le suspect est toujours en fuite et est recherché pour assassinat.

“La police et la justice l’ont trahie”

L’avocate de la famille, Me Pauline Rongier, dénonce auprès de l’AFP “une défaillance majeure des services de police et des autorités judiciaires“.

La famille de la victime a également exprimé sa colère. “Pour moi, il y a aujourd’hui deux meurtriers. Celui qui est en fuite mais aussi le système policier et judiciaire, avec toutes ses défaillances. Sa mort aurait totalement pu être évitée”, a déploré Mehdi, le frère d’Inès.

À lire aussi :
Féminicide de Nathalie Debaillie : “Elle vient avec toutes les preuves et il ne se passe rien…” pourquoi l’État a été condamné pour “faute lourde”

Son autre frère, Yacine, a lui aussi pris la parole. “Ma sœur a eu le courage de traverser à de nombreuses reprises la porte du commissariat. Elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour alerter sur le danger qu’elle courait. Et le constat est que la police et la justice l’ont trahie.

“Inès n’aurait jamais dû mourir. Ses appels à l’aide ont été ignorés. La police avait tous les éléments en main pour mesurer le danger qu’elle courait”, s’indigne quant à elle une participante de la marche blanche.

À lire aussi :
Féminicide : un homme tue son ex-compagne au couteau avant de se faire abattre par un gendarme

L’Inspection générale de la justice saisie

Le ministre de la Justice démissionnaire Gérald Darmanin a annoncé sur X dimanche 21 septembre avoir saisi l’Inspection générale de la justice pour faire “toute la lumière” sur le féminicide d’Inès Mecellem.

Les victimes doivent être au centre des préoccupations de la justice. À chaque fois que l’une d’entre elles demande protection aux forces de l’ordre et à la justice, et que nous n’avons pas réussi à la protéger, c’est un profond et terrible échec. Toute la lumière doit être faite… https://t.co/sGMFVKpftU

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 21, 2025

“Les victimes doivent être au centre des préoccupations de la justice. À chaque fois que l’une d’entre elles demande protection aux forces de l’ordre et à la justice, et que nous n’avons pas réussi à la protéger, c’est un profond et terrible échec”, a-t-il estimé.

“Je recevrai la présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicide, comme nous recevons toutes les victimes qui me sollicitent”, a également assuré Gérald Darmanin.


source

TAGS: