September 2, 2025

En difficulté, Mécanumeric joue son avenir devant le tribunal de commerce

l’essentiel
Placée en redressement judiciaire en décembre 2024, Mécanumeric sera à la barre du tribunal de commerce d’Albi, le 9 septembre, pour une éventuelle cession de l’entreprise et ses 89 salariés.

C’est un autre des fleurons de l’industrie albigeoise qui joue son avenir dans les semaines et mois qui viennent. À l’instar de la Safra, Mécanuméric, le spécialiste des machines de découpe à commandes numériques pour l’industrie, a été placé en redressement judiciaire en décembre 2024. Le 9 septembre, il passera devant le tribunal de commerce pour une éventuelle reprise de l’entreprise. Les repreneurs potentiels ont jusqu’au 4 septembre pour se faire connaître. Mais Arthur Païs, son dirigeant, n’a pas baissé les bras et compte encore assurer la continuité de l’entreprise et se sortir de cette mauvaise passe. “La période d’observation court jusqu’en décembre. Nous allons essayer de sortir de la procédure de redressement judiciaire par le haut. Les clients veulent être rassurés, c’est normal. Et je dois convaincre le tribunal que l’on est toujours fiable et crédible et que l’on pourra rembourser toute la dette”.

En 2019, Mécanumeric s’est installée dans un immense bâtiment qui a nécessité un investissement de 13 millions d’euros. Il pèse sur les finances de l’entreprise qui doit surtout faire face à une conjoncture économique difficile.

Pour Arthur Païs, Mécanumeric a subi de plein fouet la baisse de la croissance économique européenne avec l’impact de la guerre en Ukraine et le ralentissement des investissements dans l’industrie. À titre d’exemple il cite :”Nous avons 15 000 machines à travers le monde que nous suivons. Jusqu’à présent, nous faisions évoluer seulement 2 ou trois machines par an. En ce moment, c’est plutôt de l’ordre de 15 à 20 car les industriels sont plus réticents à investir sur des machines neuves”.

Le dirigeant compte sur le secteur de l’aéronautique et de la défense pour générer du chiffre d’affaires. “Nous avons des commandes même si le fait d’être dans une procédure de redressement judiciaire ne facilite pas les choses. Mais depuis 9 mois, nous continuons de travailler. C’est compliqué, c’est dur, mais on le fait”.

89 salariés encore dans l’entreprise

Arthur Païs ne croit pas à la possibilité de trouver un repreneur fiable en pleine période estivale. “On verra le 4 septembre, s’il y a des offres et nous défendrons notre position lors de l’audition du 9 septembre”.

D’ici là, il multiplie les contacts avec des investisseurs. “Il faut se donner plus de temps pour avoir des offres sérieuses. Le mois de septembre est justement un mois de signatures de commandes”.

Du côté des salariés, c’est aussi l’attente sur le devenir de l’entreprise. Ils sont encore 89 présents sur le site. En début d’année 2025, il était question d’un plan de licenciement d’une trentaine de personnes sur un effectif de 105 salariés. Finalement, les licenciements n’ont touché que 9 personnes auxquelles il faut ajouter des départs volontaires. Le chef d’entreprise dit vouloir préserver son savoir-faire.

“Je suis de nature optimiste mais je n’ai pas la main sur notre avenir dans le cadre de cette procédure de cession”. Sauf à convaincre le tribunal de sa capacité à rebondir…

source

TAGS: