Par
Le Nouvel Obs avec AFP
Un Afghan blessé reçoit des soins dans un hôpital après un tremblement de terre à Jalalabad, en Afghanistan, le 1er septembre 2025. AIMAL ZAHIR/AFP
Au moins 800 personnes sont mortes et plus de 2 700 ont été blessées dans l’est de l’Afghanistan frappé dans la nuit du dimanche 31 août au lundi 1er septembre par un séisme de magnitude 6, suivi d’au moins cinq répliques ressenties à des centaines de kilomètres.
L’épicentre du séisme, à seulement huit kilomètres de profondeur, a été localisé à 27 kilomètres de Jalalabad, chef-lieu de la province de Nangarhar, à la lisière de la province voisine de Kounar, selon l’US Geological Survey.
C’est dans cette dernière province que le bilan est le plus lourd et c’est vers cette région que se dirigent lundi matin les hélicoptères de secours dépêchés par les autorités talibanes. Depuis leur retour au pouvoir en 2021, elles ont déjà été confrontées à un autre séisme d’ampleur : en 2023, à Hérat, à l’autre extrémité du pays, dans l’ouest frontalier de l’Iran, plus de 1 500 personnes avaient été tuées et plus de 63 000 habitations avaient été détruites.
Aide d’urgence
Cette fois-ci, un bilan encore provisoire fait état de « 610 morts et 1 300 blessés dans la province de Kounar ainsi que de 12 morts et 255 blessés dans la province de Nangarhar », a précisé pour l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole du ministère de l’Intérieur à Kaboul, Abdul Mateen Qani. Les responsables afghans, qui ne cessent de répéter que les bilans vont évoluer car les recherches se poursuivent dans ces zones reculées et à la géographie accidentée, affirment que les dégâts sont « très importants » à Kounar.
A lire aussi
Au Pakistan, la mousson fait près de 200 morts en 24 heures
L’Afghanistan est fréquemment frappé par des tremblements de terre, en particulier dans la chaîne montagneuse de l’Hindou Kouch, près de la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne. Mais celui survenu au cœur de la nuit, et suivi de cinq répliques, dont l’une de 5,2, a été particulièrement violent.
Des journalistes de l’AFP ont ressenti les secousses à Kaboul pendant plusieurs secondes, ainsi qu’à Islamabad au Pakistan, à 370 kilomètres à vol d’oiseau. La mission de l’ONU en Afghanistan, l’un des derniers filets de sécurité dans un pays qui a subi de plein fouet les coupes drastiques récentes dans l’aide humanitaire internationale, s’est dite « profondément attristée par un séisme dévastateur qui a fait des centaines de morts ». « Nos équipes sont sur le terrain pour apporter de l’aide d’urgence », a-t-elle ajouté.
La province de Nangarhar avait déjà été frappée la semaine passée par des crues subites qui avaient tué cinq personnes et provoqué des dégâts, détruisant des terres agricoles comme des zones résidentielles. En octobre 2023, le séisme de magnitude 6,3 à Hérat, suivi de huit répliques, avait été le tremblement de terre le plus meurtrier à avoir frappé ce pays, l’un des plus pauvres au monde, en plus de vingt-cinq ans. D’après la Banque mondiale, près de la moitié de la population afghane vit dans la pauvreté.