Médaillée d’or aux JO 2024 en France, en juillet-août 2024, l’Algérienne a décidé d’entamer une action en justice contre World Boxing.
La championne olympique algérienne de boxe Imane Khelif est au cœur d’une bataille judiciaire qui pourrait bouleverser la boxe féminine mondiale. Vainqueure des – 66 kg aux JO-2024 de Paris, Khelif a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour contester la nouvelle réglementation imposée par World Boxing, qui conditionne désormais la participation des athlètes féminines à des tests de féminité.
Selon le TAS, la boxeuse de 26 ans réclame l’annulation de la décision prise fin mai par l’instance internationale, qui l’a empêchée de participer en juin au tournoi d’Eindhoven, première compétition soumise à cette réglementation. Elle souhaite également pouvoir concourir aux Mondiaux de Liverpool, qui se dérouleront du 7 au 14 septembre, sans avoir à subir un test chromosomique. Mais sa requête a très peu de chances d’aboutir : le TAS a refusé de lui accorder un effet suspensif à son appel, formé le 5 août.
Le dossier de Khelif s’inscrit dans une polémique plus large sur le genre dans le sport. Aux Jeux de Paris, elle avait été la cible de campagnes de désinformation, présentée à tort comme un “homme combattant des femmes”, à l’instar de la boxeuse taïwanaise Lin Yu-ting. Ces attaques soulignent les difficultés persistantes rencontrées par certaines athlètes dans le cadre de nouvelles mesures de contrôle du sexe biologique.
Si le TAS accepte de traiter cette affaire, ce sera la première occasion d’un débat judiciaire sur le rétablissement, dans certains sports mondiaux – boxe, natation et athlétisme –, de tests génétiques destinés à établir le sexe biologique, en vigueur aux Jeux Olympiques entre 1968 et 1996. La méthode proposée consiste à détecter la présence du gène SRY, situé sur le chromosome Y, indicateur de masculinité, via un test PCR simple selon ses promoteurs.
Cette approche soulève toutefois de nombreuses critiques : elle écarterait non seulement les athlètes transgenres, mais aussi certaines femmes intersexes ou présentant des “différences de développement sexuel” (DDS), qui possèdent des chromosomes XY malgré un sexe féminin reconnu. Pour les spécialistes et les associations de défense des droits des sportifs, cette mesure pose un dilemme éthique majeur, mêlant égalité, inclusion et sécurité sportive.
Le TAS précise que les parties échangent actuellement des mémoires écrits et qu’une audience sera programmée avec leur accord. Comme toujours dans ces procédures, les débats devraient se dérouler à huis clos, et les documents restent confidentiels.

