Parfois confrontés à la problématique des loyers élevés et de l’insécurité, certains étudiants optent pour la colocation, plus sûre et plus économique. Reportage à Auch, dans le Gers.
À Auch, en cette période de prérentrée pour les étudiants, la recherche d’un logement s’apparente parfois à un petit parcours du combattant. Certains messages postés sur les réseaux sociaux témoignent de la difficulté rencontrée par certains parents pour trouver la perle rare, à l’image de cette mère recherchant “désespérément un logement” pour sa fille de 18 ans, entrant en première année de BTS au lycée Pardailhan.
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Consultante en gestion locative à l’agence Human Immobilier, Maeva Bimont le reconnaît volontiers : l’offre pour les petits logements correspondant aux budgets souvent serrés des étudiants est largement inférieure à la demande exprimée ces dernières semaines. “Cet été, on a eu pas mal de demandes tardives, début ou courant août, surtout pour des studios meublés, en dessous de 400 euros. On n’avait pas grand-chose à leur proposer. On est un peu en pénurie de logement étudiant”.
“J’ai changé à cause du loyer”
Face à ces difficultés, des solutions existent, comme la résidence sociale “Le Noctile”, réservée aux jeunes étudiants et travailleurs. Arrivé à Auch à la rentrée 2024 en provenance de Perpignan, Leyo y a d’abord eu recours avant de se voir contraint de quitter les lieux. “J’ai changé à cause du loyer, qui est passé de 418 à 430 euros”, explique l’étudiant en BUT hygiène, sécurité et environnement (HSE) à l’IUT Paul-Sabatier. Il faut dire que le jeune homme assume seul la charge de son loyer, notamment par le biais de petits boulots saisonniers.

Pour rentrer dans ses frais en cette nouvelle année scolaire, Leyo s’est tourné vers le diocèse d’Auch, propriétaire de différents logements adaptés aux budgets étudiants. S’il résidera seul dans son futur appartement au loyer modéré (350 euros par mois), d’autres appartements du diocèse sont ouverts à la colocation, à l’image de celui loué depuis quelques mois par Charlotte.
“Mon voisin m’attendait tout le temps avec un couteau dans le couloir”
Arrivée l’été dernier à Auch, cette Paloise de 19 ans avait dans un premier temps suivi les recommandations de ses parents en optant pour un petit appartement situé dans une résidence sécurisée. Mais l’expérience a tourné court. “J’ai dû déménager parce que mon voisin m’attendait tout le temps avec un couteau dans le couloir. J’ai un peu flippé donc un soir, je suis partie chez une copine. Le lendemain, ma mère est venue pour me changer d’appartement”, témoigne-t-elle.
Conseillée par ses amis, Charlotte s’est finalement tournée vers la colocation en partageant un appartement du diocèse avec Marie et un autre étudiant, deux personnes qu’elle connaissait auparavant. “Il restait une troisième chambre et un troisième bureau”, précise l’étudiante en BUT HSE, qui entamera dans quelques jours sa deuxième année.
Rassurée, Charlotte trouve aussi son compte sur le plan financier, son loyer n’excédant pas 350 euros par mois (charges comprises). La colocation s’est donc imposée à elle comme une solution à la fois économique et sécurisante. “Je ne me voyais pas habiter toute seule après ça. Du coup, je suis toujours en coloc avec eux. Pour moi, c’est une bonne chose parce qu’on peut compter les uns sur les autres”, conclut-elle. Lorsqu’on entre dans la vie adulte, c’est plutôt rassurant.