Ils sont d’accord pour l’installation de panneaux photovoltaïques “sur les toits, pas dans les bois” et ont manifesté leur colère, ce dimanche, à Tour-de-Faure et Saint-Cirq-Lapopie. Ceci contre un vaste projet qualifié de “marée noire photovoltaïque.” Ces manifestants ne comptent pas lâcher prise. Ils remettent le couvert lundi.
“Comment voulez-vous que l’on accepte un tel projet de centrale photovoltaïque avec un tel paysage sur ce territoire qui ne doit en aucun cas souffrir de pollution visuelle, ni dans ses sols en les privant de ses arbres ?”.
C’est par ce cri du cœur, sous forme de question clé, qu’Anne-Marie Angaut, guide conférencière à Gourdon et militante très active et revendicative au sein de l’Association Environnementale Lot-Célé (AELC) , a tenu à s’exprimer ce dimanche dans un cortège de près de 250 manifestants. Cortège massif, pacifique et très sonore, pour s’opposer au projet photovoltaïque de TotalEnergies sur le causse de Tour-de-Faure.

Les manifestants se sont déplacés de Tour-de-Faure à Saint-Cirq-Lapopie, profitant d’une journée touristique où leurs revendications ont été entendues par de nombreuses personnes de passage, Lotois et touristes.
“Cela va à contresens de la logique écologique”
Anne-Marie, qui se définit comme “écologiste dans l’âme”, reprend sur le même tempo : “Je sais très bien que, dans les Causses, un arbre de 50 centimètres de diamètre a peiné à pousser parce qu’il a eu du mal à trouver de l’eau. Là, dans le cadre de ce projet, on va arracher sans scrupule des arbres anciens ou pas, peu importe, mais qui permettent de laisser cette terre en vie, de lui apporter une certaine irrigation et de la fraîcheur. Si le projet prévoit bien d’en abattre 7000, cela va à contresens de la logique écologique et donc de ce qu’il faut faire pour préserver nos territoires et la planète” considère-t-elle.
Elle dénonce “un non-sens écologique”
Alors, quelle solution ? Sans décolérer, cette manifestante propose “d’utiliser les surfaces inoccupées de certains supermarchés et des parkings que l’on pourrait couvrir d’ombrières photovoltaïques. Personnellement, je n’ai rien contre cette technique. En revanche, je trouve aberrant de défricher une forêt pour planter des panneaux solaires. Encore plus sur un terrain comme celui-ci où subsiste un peu de verdure qu’il faut préserver. On ne doit pas tuer les arbres” lance-t-elle en dénonçant clairement “la pollution visuelle et le non-sens écologique.”

Quelques pas derrière Anne-Marie, dans le cortège, deux personnes brandissent un panneau affichant le message et l’appel à la résistance “Aux arbres citoyen.nes”, s’inspirant du titre d’une chanson de Yannick Noah.
Des animaux morts trouvés dans la nature
La défense acharnée des arbres n’est pas le seul argument de l’association. La préservation de la faune compte aussi beaucoup et est très liée à la cause végétale. “La flore, la fraîcheur et l’irrigation contribuent à la survie des espèces sauvages. Nous avons trouvé des animaux sans vie cet été. Nous pensons qu’ils sont morts de soif en raison de cette période très chaude. Il leur faut de la verdure.”
Nouvelle mobilisation de l’association, ce lundi matin
En tête du cortège, Marion Caillet, vice-présidente d’AELC, annonce la poursuite du mouvement ce lundi et d’autres jours.

“Nous serons présents lundi, entre 8 heures et 11 heures, au bord de la route qui mène au site concerné par le projet que nous contestons. Nous voulons montrer que nous resterons mobilisés et vérifier si les engins de chantier débarquent” souligne la vice-présidente. Elle rappelle, de surcroît, que l’AELC bénéficie du soutien de la Ligue de protection des oiseaux en Occitanie et de la Société herpétologique France et nature.
La crainte majeure c’est que “le défrichement de 20 hectares de bois et de pelouses sèches commence ce lundi 1er septembre.” Ceci en dépit des recours en justice non suspensifs.