Trois bâtiments vides freinent le développement économique de la commune de Mirande depuis plusieurs années. Le maire Patrick Fanton appelle les propriétaires à prendre leurs responsabilités.
Ce sont des “verrues” qui ne mettent pas vraiment en valeur le visage de Mirande. Si le secteur sud de la commune se montre dynamique sur le plan économique, comme en témoigne l’investissement de l’entreprise Evo Ligna dans un nouveau site industriel, voilà maintenant plusieurs années que la zone nord subit avec impuissance la présence de trois bâtiments squelettes, situés le long de la Nationale 21. Une situation embarrassante pour Patrick Fanton, maire de Mirande et président de la communauté de communes Cœur d’Astarac en Gascogne, lassé de cette rétention foncière “qui prive la commune et le territoire d’un certain nombre de possibilités de développement”.
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Parmi ces immeubles vides figure l’ancien magasin Aldi. Ouvert au début de la décennie 2010, il avait fermé définitivement ses portes en 2023. Depuis, le groupe de supermarchés hard-discount continue de payer le loyer du bâtiment (50 000 euros HT par an) qui s’étend sur une surface de 1 200 m2. “Ils ont convenu qu’ils paieraient jusqu’à la fin du bail en construction, prévu en 2034”, indique Stéphanie Masin, développeur économique de la communauté de communes.
“Ça bloque la surface et les emplois qui iraient avec”
Si elle ne se montre pas fermée à la sous-location, l’enseigne ne semble pas pressée d’y avoir recours pour le moment. “Ça bloque la surface et surtout les emplois qui iraient avec”, regrette Patrick Fanton.
Les deux autres immeubles vides sont d’anciens garages. L’un avait été racheté il y a quelques années par Gersycoop, qui a décidé de le remettre en vente. L’autre était un garage Citroën appartenant à une propriétaire qui a tenté de le louer après sa fermeture, sans succès. Il est aujourd’hui mis en vente, mais à un prix jugé prohibitif par la communauté de communes, qui affirme avoir offert ses services pour trouver une solution. En vain. “On lui a proposé de s’occuper de son bâtiment, de faire un devis pour l’aménager de façon qu’il y ait trois locaux distincts, de faire les travaux au fur et à mesure qu’on ait des porteurs de projet viables. Elle n’a pas donné suite”, indique Stéphanie Masin.
Aujourd’hui, la ville reconnaît sans détour être dans l’impasse. “On est bloqués et malheureusement, on ne voit pas s’ouvrir de possibilité. C’est agaçant, car si ces trois structures s’ouvraient demain, cela créerait peut-être une vingtaine d’emplois, ce qui est énorme pour Mirande”, peste Patrick Fanton.
“La seule façon de s’en sortir, c’est de maintenir la population”
La préoccupation du maire est d’autant plus grande que sa commune fait face depuis plus d’une décennie à un déclin démographique. “On a perdu environ 10 % de la population entre 2010 et 2020”, précise-t-il. Dans ce contexte, le développement économique est un enjeu vital pour l’avenir de Mirande et de son territoire. “La seule façon de s’en sortir, c’est de maintenir la population, si ce n’est de l’augmenter. Cela passe obligatoirement par la création d’emplois. On perd une classe tous les deux ou trois ans, on est l’intercommunalité la plus vieille du département et aussi l’une des plus pauvres”, poursuit l’édile.
Patrick Fanton l’assure : il ne fait en aucun cas de ce combat une affaire personnelle. “Ce que je dis là, je ne le fais pas pour en tirer un quelconque avantage électoral, parce que je ne me présenterai pas aux élections en 2026”, souligne le maire, qui avait déjà officialisé la nouvelle en juin. Pas question toutefois de se résoudre à voir ces trois “verrues” subsister au nord de sa commune, pendant ou même après la fin de son mandat. “C’est agaçant de voir cette entrée de Mirande paralysée”, conclut-il, appelant les propriétaires à prendre leurs responsabilités. Le message est passé.