Le complexe CGR a bénéficié de l’effet canicule la semaine dernière mais pas assez pour être à la hauteur de l’été 2024, faute à l’absence de films populaires à l’affiche.
Les gens ne s’en cachaient pas en venant au cinéma : on vient car il y a la clim’”, donne en guise d’anecdote Louis Gelinotte, directeur adjoint du CGR. Arrivé en avril dernier, en provenance avec ce même poste de Villefranche-sur-Saône, Louis Gelinotte ne peut hélas guère se réjouir davantage. “On a senti un rebond en début de semaine mais avec le 15 août, les gens sont partis.” Une joie de courte durée avec un week-end prolongé au bord de l’eau plutôt que dans les salles obscures, et c’est l’ensemble des salles de cinéma en France qui prend l’eau. La baisse de fréquentation est de 20 % dans l’hexagone et atteint même 30 % à Rodez. “Le cinéma a accueilli 13 380 personnes la première quinzaine d’août en 2024, nous avons fait 7 789 à cette même période cette année”, précise Louis Gelinotte qui trouve une explication dans l’absence de films français populaire à l’affiche cette année.
Il est vrai que le cru 2024 avait été particulièrement prolifique et juteux pour le cinéma Français avec “Le comte de Monte Cristo”, “Un p’tit truc en plus”, “L’amour ouf” ou encore “En fanfare” qui avait permis de terminer l’année 2024 en… fanfare. Dans nos colonnes en fin d’année dernière pour dresser le bilan, Maïna Héloir, directrice du CGR, déclarait alors “qu’avec 263 000 entrées en 2024, ce résultat était 10 % de plus que l’année précédente et se rapproche des données enregistrées en 2019, avant la pandémie”. Cet été, “F1” porté par Brad Pitt arrive en pole position mais ce film est l’arbre qui cache la forêt. “Superman” n’a pas marché et “Jurassic World : renaissance” ne permet pas non plus de repartir de l’avant. Et surtout, aucun film français populaire à l’horizon. Le dernier film de Quentin Dupieux “L’accident de piano” a beau être (très) bon, il n’entre pas dans la case d’un public populaire et familial. “Ce genre de film marche mieux dans les grandes villes”, note Louis Gelinotte qui mise (presque) tout sur la fin de l’année avec le nouvel “Avatar” et “Chasse gardée 2” qui entre justement dans la case des films appréciés en milieu rural. Et Français. Reste aussi à être de qualité, et ce n’est toujours gagné…
Se diversifier
Mais le binôme à la direction du CGR Rodez ne manque pas d’idées pour coller à la demande des clients : la poursuite des “Plans cultes” à la rentrée, la reprise du partenariat pour des projections d’opéras (premier rendez-vous en octobre avec “La Tosca”), négocier le retour du stationnement gratuit au parking souterrain avec la Ville, créer des événements comme la venue d’un magicien lors du lancement du film “Insaisissables 3” en octobre, faire des offres au rayon confiserie, travailler sur la visibilité, etc. “Nous devons être force de proposition pour répondre aux attentes des gens, leur donner envie de venir. Nous avons un outil magnifique, nous changerons d’ailleurs la moquette l’année prochaine”, conclut enthousiaste Louis Gelinotte.