Face à la canicule qui dure et se répète cet été, les Gersois cherchent des solutions pour tenir leurs logements au frais. Parmi celles-ci, l’achat d’un ventilateur ou d’un climatiseur. Une denrée qui se fait désormais rare dans les magasins auscitains.
“Quand j’ai appris que les chaleurs allaient encore durer jusqu’au week-end, je me suis dit qu’il fallait que je trouve une solution.” Toutes les nuits, Claire met son logement auscitain en courant d’air mais n’arrive plus à faire baisser la température dans son appartement du quatrième étage d’une résidence. Alors, elle a décidé d’acheter un ventilateur. “En juin, j’avais supporté les chaleurs, mais, là, ça devient compliqué. Et puis, je l’aurai pour les prochaines canicules.”

Elle s’est alors rendue dans un magasin de bricolage de la préfecture gersoise, mais a fait chou blanc : les rayons climatiseurs et ventilateurs sont vides. “Nous avons été dévalisés et nous n’avons strictement plus rien, annonce Arthur*, le chef de secteur. Et si on commande, on ne les recevra que dans six mois, puisque la plupart des produits viennent de l’étranger… On sait que cela fait des déçus et on regrette de ne pas pouvoir leur proposer de solutions, notamment pour les personnes âgées.”
Dans une grande surface de l’agglomération auscitaine, il reste quelques modèles de climatiseurs et de ventilateurs. “Il semblerait que l’on ne soit plus très nombreux à en avoir, avance le responsable*. Mais nous en avons beaucoup vendu.”
La lutte contre les chaleurs
Que ce soit les ventilateurs classiques, sur pied, ou même les petites clims, les Gersois semblent avoir, cette année tout particulièrement, fait le choix de s’équiper. Il faut dire qu’entre la vague de chaleur qui a touché la France du 19 juin au 4 juillet, “un épisode remarquable par sa durée et son caractère précoce” selon Météo France, et celle qui touche encore le pays, avec des pics de températures supérieurs à 40 degrés, l’été a été particulièrement chaud. Et s’annonce comme l’un des plus brûlants de l’histoire.
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Beaucoup de Gersois ont d’ailleurs anticipé. “Nous avons commencé les ventes très tôt. En termes de quantité, nous en avons vendu plus en juin que ces derniers jours,” indique le vendeur de la grande surface. Dans le magasin de bricolage, les stocks sont partis en deux temps, “environ la moitié en juin et le reste récemment. Les personnes les plus prévoyantes sont venues directement au début de l’été, mais au moment de la canicule. Souvent, le déclencheur qui fait acheter, c’est quand les chaleurs empêchent de dormir.”
Un investissement
Les ventes de climatiseurs et de ventilateurs sont effectivement, et logiquement, très dépendantes de la météo. “Il y a deux ou trois ans, quand on a eu des chaleurs semblables, on avait vendu environ les mêmes quantités de ces équipements, explique Arthur. Mais si on compare aux deux dernières années, où les étés n’avaient pas été très beaux, on a beaucoup plus vendu ces dernières semaines.” Un investissement compris entre une cinquantaine d’euros pour un ventilateur et plusieurs centaines d’euros pour une clim mobile, souvent plus encombrante mais aussi plus polluante.
Selon une étude de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) réalisée en 2020, “du fait de l’augmentation des périodes de canicule ces dernières années, les taux d’équipements en climatisation chez les ménages sont en constante augmentation, passant de 14 % en 2016 à 25 % en 2020.” Une amélioration du confort de vie, qui démontre tout de même une inégalité d’accès, de par son coût, et qui a des conséquences directes sur l’environnement puisqu’elle serait, toujours selon l’Ademe, “responsable de près de 5 % des émissions d’équivalent CO2 du secteur bâtiment.”