August 16, 2025

TÉMOIGNAGE. "Je me suis vue mourir"… Piégés par une violente tempête de grêle et abandonnés au milieu du lac, leur sortie paddle vire au cauchemar

l’essentiel
Stéphane et Barbara ont vécu l’enfer. Surpris par l’orage alors qu’ils se trouvaient au milieu du lac de la Bancalié (Tarn) en pleine initiation au paddle, les deux amis ont bien failli se noyer après une heure à lutter contre les éléments dans l’eau.

Ce devait être une initiation paddle entre amis une après-midi ensoleillée dans le Tarn. Finalement, ça restera l’un des pires souvenirs de leurs vies. Stéphane et Barbara, tous deux originaires de Cambounet-sur-le-Sor, près de Castres, sont aujourd’hui “heureux d’être en vie.”

Au surlendemain de leur mésaventure, les deux amis avaient retrouvé le sourire.
Au surlendemain de leur mésaventure, les deux amis avaient retrouvé le sourire.
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Mercredi 13 août dernier, alors que le Tarn avait été placé en vigilance orange orage par Météo-France, les deux copains s’étaient rendus au Lac de la Bancalié, près de Réalmont, afin que Stéphane s’initie au paddle sur le plan d’eau.

Vers 17h, “sous un beau ciel bleu et un soleil brûlant”, les voilà partis pour une heure, armés de leurs pagaies et de leurs gilets de sauvetage. Mais au bout d’une trentaine de minutes, Stéphane sent la pluie tomber sur son visage et décide de rebrousser chemin.

La suite, c’est l’homme de 57 ans qui la raconte : “Le vent s’est brusquement levé et en quelques minutes, on était sous un orage d’une rare violence. Nous étions à quinze mètres du bord, mais impossible de nager contre le courant, avec la grêle qui nous tombait sur le visage de surcroît.”

Une noyade évitée de peu

Face aux éléments, les deux amis s’épuisent à tenter de revenir sur la berge la plus proche d’eux. Stéphane boit la tasse à de multiples reprises, tandis que Barbara prie désormais pour que quelqu’un vienne à leur secours.

Malheureusement, sur la rive, personne à l’horizon, “pas même la gérante de la location de paddle”, peste Stéphane. Finalement, comme un phare dans la nuit, une femme qui avait vu les deux amis depuis la rive, a sauté dans un pédalo pour les secourir, mais en vain.

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Avec le courant, impossible de monter sur l’embarcation. Alors, les deux amis décident d’arrêter de lutter contre le vent et l’eau et de rejoindre l’autre rive, toujours sous la grêle. “On a passé près d’une heure dans l’eau, c’était interminable. Je me suis vue mourir. J’avais l’impression d’être dans un film d’horreur”, confie encore émue l’artisane en maroquinerie de 51 ans.

Par miracle, les deux Tarnais réussissent à atteindre la rive opposée en vie. Transis de froid et sous le choc, les voici partis à travers bois pour rejoindre une route où ils espèrent du fond du cœur être enfin secourus et mis à l’abri.

Épuisés psychologiquement et physiquement, ils finissent par être pris en charge par une dame au bord de la route, direction la base de loisirs pour retrouver leurs affaires et leurs véhicules respectifs. C’est d’ailleurs à cette Réalmontaise au volant de son Opel verte qu’ils se sont adressés dans leur message de remerciement vidéo publié sur Facebook le lendemain. “On veut simplement remercier ces deux femmes qui ont tenté, puis réussi à nous porter secours. Sans elles, on ne serait pas là pour poster cette vidéo.”

“Avec des enfants, il y aurait eu un drame”

Aujourd’hui remis de leurs émotions, Stéphane et Barbara souhaitent alerter afin que ce qui leur est arrivé ne se reproduise pas. S’ils ne sont pas en colère, ils n’en demeurent pas moins choqués “de l’attitude désinvolte de la loueuse de paddle”.

“Elle ne nous a pas avertis que le temps allait tourner à l’orage et pire, elle n’est même pas venue nous aider, au moins nous jeter une corde pour nous extraire du lac. Pire selon eux, la femme “a ironisé en nous disant ‘ça va, vous êtes en vie’. Avec des enfants, dans le même scénario, il y aurait eu un drame”.

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De son côté, la loueuse de 58 ans explique qu’elle a été “prise de court comme tout le monde par le changement de météo brutal” et qu’elle “n’avait pas la condition physique pour aller les chercher sans se mettre aussi en danger”.

Elle ajoute qu’elle s’était assurée “que quelqu’un avait appelé les pompiers.” Aujourd’hui, elle se dit “navrée” et “très impactée par tout ça”, à tel point qu’elle songe à ne plus louer de paddle.

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