La Dépêche du Midi a épluché le nouveau (et épais) schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage qui va régir la politique locale en la matière pour les cinq prochaines années. Voici ce qu’il faut en retenir.
L’ancrage territorial des gens du voyage transforme les besoins d’accueil dans le Lot. Explications.
Une nouvelle donne au sein de la communauté
Premier point soulevé par ce document cadre, diffusé par la préfecture du Lot, fin juillet : le phénomène de l’ancrage territorial des familles de gens du voyage se développe de plus en plus. Contrairement à l’itinérance traditionnelle, de nombreuses familles choisissent désormais de s’installer de manière plus permanente dans certaines zones, sans pour autant se sédentariser.
Comme le souligne le schéma, cette nouvelle pratique réduit fortement « la capacité effective d’accueil du département ». Le nouveau schéma reconnaît cette évolution et recommande de s’y adapter en développant des solutions d’habitat adapté, telles que des terrains familiaux locatifs, pour répondre aux nouveaux besoins des familles.
Des rénovations à mener…
Par ailleurs, afin d’améliorer les conditions de vie des gens du voyage, le schéma prévoit la rénovation de plusieurs aires d’accueil permanentes (APA) sur l’ensemble du territoire. Par exemple, l’APA de Port Saint-Mary à Cahors, qui compte 25 places, bénéficiera de travaux de réhabilitation pour améliorer les équipements sanitaires et les espaces communs. De façon globale, les services de l’État vont encourager la création « d’un comité local par EPCI [intercommunalité, NDLR] » afin de « suivre l’évolution des projets, tisser un partenariat local et diffuser l’information ».
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…et de nouveaux sites à créer
Le nouveau schéma recommande également la création de nouveaux points d’accueil pour répondre à la demande croissante. Par exemple, une nouvelle APA devra être mise à la disposition des voyageurs sur l’une des communes suivantes : Bretenoux, Girac, Puybrun ou Biars-sur-Cère. Cette nouvelle aire permettra d’accueillir davantage de familles et de réduire les stationnements illicites, offrant ainsi des solutions d’hébergement plus sûres et mieux adaptées.
Un volet social non-négligeable
Un autre point important du nouveau schéma est l’amélioration de l’accompagnement social des membres de la communauté des gens du voyage. Aussi, des médiateurs sociaux seront mis en place pour faciliter l’accès aux droits et aux services pour les gens du voyage. « Un au sud du département et un autre au nord », précise le document cadre. Ceux-ci auront pour mission de créer un lien entre les familles, les institutions et les gestionnaires des aires d’accueil, afin de mieux répondre à leurs besoins. En outre, le schéma met l’accent sur la scolarisation des enfants de familles de voyageurs, avec des actions pour faciliter leur accès à l’école et réduire l’absentéisme, comme le souligne la priorité donnée « au rétablissement d’un lien de confiance entre les familles de voyageurs et l’école ».
Des obligations réciproques
Les concepteurs du document sont clairs : ce plan ambitieux n’a pas vocation à prendre la poussière sur des étagères en attendant la fin de la décennie. Il implique un engagement réciproque des services de l’État, des collectivités locales et des gens du voyage eux-mêmes. En adaptant les infrastructures aux nouvelles réalités de l’ancrage territorial, en rénovant les sites existants, en créant de nouveaux points d’accueil et en améliorant l’accompagnement social, ce schéma vise à offrir des solutions durables et adaptées aux besoins des familles.