Sous la lumière nocturne, la visite du château de Foix, en Ariège, révèle ses secrets médiévaux : 40 000 blocs de pierre, portes séculaires et machines de siège. Quand les visiteurs sont suspendus aux récits du guide Cédric…

Dès l’ouverture des portes, peu avant 22 heures, la trentaine de visiteurs inscrits pour la balade nocturne “Retour vers le futur” se presse à l’entrée du château de Foix, la capitale de l’Ariège. Sous un éclairage somptueux qui surplombe majestueusement la ville, perché à 60 mètres sur un rocher inexpugnable, chacun écoute avec attention les récits captivants de Cédric, guide passionné et intarissable sur l’histoire des fortifications médiévales.
La première halte se fait au jardin médiéval, à peine cent mètres après le début d’une montée déjà rude pour les moins aguerris. Cédric y rappelle qu’à l’époque antique, l’histoire de Foix reste mystérieuse : “Les fouilles n’ont rien donné. Il a fallu attendre le Moyen Âge, riche en découvertes, pour comprendre les modes de vie des Fuxéens.”
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Le nom même de la ville, explique-t-il, viendrait de “fourche”, en référence à la confluence de l’Ariège et de l’Arget. Les trois tours du château furent construites à des époques différentes. La plus ancienne, une tour carrée coiffée d’un clocheton, date du début du XIᵉ siècle et culmine à 25 mètres. Cédric en profite pour expliquer le rôle des mâchicoulis : “On y jetait pierres et projectiles sur les assaillants, souvent blessés au cou.”
15 centimètres d’épaisseur et 400 à 500 kg pour la porte d’accès
La tour carrée centrale, érigée entre les XIIᵉ et XIIIᵉ siècles, fut remaniée de 1368 à 1375 par l’architecte de Gaston Fébus, Sicard de Lordat. Quant à la tour ronde, haute de 32 mètres, elle fut bâtie au XVIᵉ siècle pour protéger les deux précédentes.
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Le guide attire ensuite l’attention sur un engin médiéval de levage : le “gruau”, ancêtre de la grue moderne, qui permettait de hisser les matériaux par paliers, compte tenu de la déclivité du rocher. Pas moins de 40 000 blocs de pierre furent nécessaires à la construction de la forteresse, un exploit qui laisse les visiteurs admiratifs.

La salle des gardes recèle armes, boucliers, rondaches, casques et lances. Mais la vedette reste la porte d’accès : 15 centimètres d’épaisseur, entre 400 et 500 kg et toujours en place depuis le XVIᵉ siècle. Fabriquée en chêne trempé pendant un demi-siècle, elle est devenue aussi dure que la pierre. Au XIXᵉ siècle, la pièce fut transformée en prison, pouvant accueillir jusqu’à quinze détenus, avant sa fermeture en 1860.
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Comme tout château fort, celui de Foix était avant tout une place défensive : ses murs atteignent trois à quatre mètres d’épaisseur. La visite s’achève dans la salle des banquets, où les participants partagent une collation et des boissons biologiques, preuve que l’hospitalité ariégeoise reste, elle aussi, solidement ancrée dans le temps.