L’ex-professionnel, premier joueur de son pays à faire son coming-out, affirme que de nombreux footballeurs cachent leur homosexualité au grand public.
Marcus Urban, premier footballeur allemand à avoir fait son coming out, livre des confidences chocs sur le vécu des joueurs homosexuels dans les grands championnats européens. À 54 ans, l’ancien défenseur devenu porte-parole des questions LGBTQ + dans le sport dévoile dans le livre à paraître Mensch Fußballstar (L’humain, star du football) que certains footballeurs gays organiseraient de “fausses copines” et de “faux mariages” pour dissimuler leur orientation sexuelle.
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Selon Urban, cette dissimulation ne serait plus due à l’hostilité des médias ou des supporters, mais à des pressions internes : “Je pense que c’est surtout la peur des joueurs et de leur entourage qui les empêche de sortir du placard, notamment en Europe centrale,” explique-t-il. Contrairement aux idées reçues, le climat médiatique et les fans seraient aujourd’hui globalement favorables, tandis que clubs et instances peinent à s’imposer.
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L’ex-joueur dénonce également le rôle ambigu des agents et conseillers, qui “découragent parfois les joueurs à faire leur coming out, craignant pour leur carrière ou leur image publique”. Il évoque des proches, des avocats, et des familles “qui, sous prétexte de protection, projettent leurs propres peurs et intérêts sur les sportifs.” Ces intermédiaires participeraient même à l’organisation de ces faux couples, une activité lucrative.
Urban affirme aussi qu’il existe déjà des couples homosexuels dans la Bundesliga et d’autres grands championnats, “très sympathiques et très beaux”, mais toujours cachés. Leur vie privée est soigneusement mise en scène pour maintenir une façade hétérosexuelle.
L’ancien footballeur et cofondateur de “Diversero”, une communauté mondiale pour la diversité, avait tenté d’organiser une action collective de coming out le 17 mai 2024, journée internationale contre l’homophobie. Mais aucun joueur n’a osé franchir le pas, freinés par la peur et l’absence de soutien institutionnel. “Les joueurs voient régulièrement leurs envies de liberté contrecarrées,” regrette Urban.
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Il espère un futur où la sexualité des joueurs masculins sera aussi banalisée que dans le football féminin : “Que chacun puisse dire : ‘Voici mon partenaire, voici notre enfant’sans que cela fasse la Une.”